Automobile: en déroulant le tapis rouge aux Italiens (Fiat), l’Algérie tourne-t-elle le dos aux constructeurs français ?
Les concessionnaires et constructeurs automobiles qui se sont installés dans le pays pendant le règne du président Abdelaziz Bouteflika ont été obligés de fermer boutique en raison du changement de lois.
En Algérie, le secteur de l’automobile a connu un blocage de plus de deux ans. Les concessionnaires et constructeurs automobiles qui se sont installés dans le pays pendant le règne du président Abdelaziz Bouteflika ont été obligés de fermer boutique en raison du changement de lois. Ce n’est qu’en 2023 que les choses ont commencé à bouger avec le retour de certaines marques au pays.
Cependant, comme l’économie n’est pas indépendante de la politique, l’Algérie s’est tournée vers l’Italie avec laquelle elle entretient très bonnes relations, contrairement à la France avec qui les rapports se dégradent constamment. Cette conjoncture profite donc au constructeur italien Fiat, qui s’est retrouvé en pole position pour relancer le secteur automobile en Algérie. Quant aux constructeurs français présents depuis des lustres dans le pays, ils peinent à se frayer un chemin.
Fiat en vedette en Algérie
La préférence algérienne pour Fiat s’est encore vérifiée lors de la Foire internationale d’Alger. Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’est rendu au stand de Fiat pour faire part de son souhait d’accélérer la mise en production de l’usine, dont l’ouverture est prévue pour la fin de l’année en cours. Il a assuré, à ce titre, que l’Algérie apporterait tout son soutien à Stellantis pour concrétiser ses projets, selon econostrum.
Ainsi, cette foire a été l’occasion pour l’Algérie et l’Italie d’afficher leur entente et de réaffirmer leur volonté de travailler de concert dans de nombreux secteurs, notamment celui de l’automobile. Abdelmadjid Tebboune compte donc sur les Italiens pour relancer le secteur en Algérie. Il a rappelé que le marché automobile local se caractérisait par une demande en nette croissante et qu’il fallait accélérer le démarrage de la production de véhicules Fiat dans le pays. Il a tenu à assurer, dans le même cadre, qu’en cas de difficultés de quelque nature que ce soit, l’État algérien serait prêt à intervenir. Le ministre des Transports pourrait être saisi, et, à travers lui, la présidence de la République.
Le choix du constructeur Fiat aux dépens des constructeurs français ?
Il faut dire que les constructeurs français sont toujours intéressés par le marché algérien. Le vice-président et porte-parole du Mouvement des entreprises de France (Medef), Fabrice le Saché, avait exprimé cet intérêt à la fin de l’année 2022. Des constructeurs comme Peugeot, Citroën, Opel, etc. veulent, en effet, se lancer en Algérie. Cependant, ils se retrouvent déclassés par les Italiens, qui ont déjà commencé à exporter des voitures vers l’Algérie avant d’en produire sur place. Fiat bénéficie d’un avantage substantiel grâce aux bonnes relations entre l’Algérie et l‘Italie. Quant aux constructeurs français, ils doivent redoubler d’efforts pour se tailler une part du marché algérien, étant donné qu’ils ne jouissent pas du soutien dont bénéficie le constructeur italien.