Angola : L'or noir, l’arbre qui cache la forêt des fragilités
L’Angola a enregistré, en août dernier, la meilleure performance de production de pétrole en Afrique, devenant ainsi le premier producteur d’or noir du continent, devant le Nigéria.
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D’après le dernier rapport mensuel sur le marché pétrolier de l’OPEP, la production moyenne de l’Angola était de 1,17 million de barils/jour en août, contre 972.000 pour le Nigéria. Mais cette manne pétrolière masque beaucoup de fragilités.
Doté de l’une des dix premières économies africaines, l’Angola contribue fortement au PIB de l’Afrique subsaharienne et plus généralement du continent. Cette contribution est largement imputable à la richesse pétrolière du pays, dont il est fortement dépendant : entre 50% et 60% du PIB, et plus de 90% de ses exportations totales (dont plus de 60% à destination de la Chine). Ainsi, le retournement des cours du pétrole n’est pas sans conséquence sur le régime de croissance du pays, selon afrimag.
En effet, après une période de forte croissance au début des années 2000 (+12,9% en moyenne entre 2005 et 2008), l’économie est frappée, en 2015, par l’effondrement du cours des matières premières. Le pays entre alors en récession pendant quatre ans. En 2020, la crise sanitaire, qui a entraîné une chute du prix du pétrole du fait d’un choc de demande, n’a été d’aucun répit pour une économie déjà en berne qui entamait sa cinquième année de récession en enregistrant son plus bas historique à – 5,5%.
La dette publique à 160% du PIB
En parallèle, les finances publiques n’ont pas cessé de se dégrader, avec une dette publique atteignant 160,6% du PIB en 2020, sous l’effet d’un creusement du déficit public conjugué à un déficit courant et à une monnaie en dépréciation. Néanmoins, depuis 2021, les indicateurs macroéconomiques s’améliorent. L’économie du pays a rebondi de 0,7% en 2021 et devrait atteindre 3 % cette année, selon le FMI.
L’embellie économique enregistrée et à venir découle essentiellement d’un secteur pétrolier en plein rebond. La reprise de la demande mondiale sur le marché des hydrocarbures et le conflit russo-ukrainien, déclenché au début de l’année, ont tiré les prix du baril à la hausse (au-dessus de 100 dollars). Ainsi et malgré des niveaux de production faibles, les exportations de pétrole ont augmenté de 63% en 2021, portant l’excédent du compte courant à 10,4% du PIB. La tendance se poursuit avec, au premier semestre de 2022, une hausse de +80% et de +166% par rapport à la même période en 2020.
Les recettes accumulées ont permis d’améliorer les finances publiques du pays, qui a pu rembourser une partie de sa dette (la dette publique s’est contractée de -19% entre 2020 et 2021). Par ailleurs, la notation souveraine de l’Angola a été révisée à la hausse par les principales agences de notation, ce qui lui a valu son retour sur le marché des obligations internationales.