Françoise Hardy, l'icône des yé-yé, s’est éteinte à l’âge de 80 ans
Les chansons de la célèbre chanteuse et son look rétro en avaient fait une icône dans les années 1960.
Vers la fin de sa vie, l'interprète du Temps de l'amour s'était tournée vers l'astrologie et l'écriture. Françoise Hardy s’est éteinte à l’âge de 80 ans, a annoncé ce mardi soir son fils Thomas Dutronc sur Instagram. Avec elle, c’est une nouvelle figure des années 1960 qui disparaît.
Comment lui dire adieu ? Après une longue lutte contre le cancer, Françoise Hardy s’en est allée, a annoncé son fils Thomas Dutronc dans un sobre post sur Instagram : « Maman est partie… »
Elle disait souvent non. Françoise Hardy n’était pas là pour plaire à tout prix. Trop franche pour faire des courbettes. Alors régulièrement en interview, vous pensiez être sur la bonne voie, l’avoir cernée sur un texte, une chanson et elle répondait : « Non, pas du tout ». Peut-être par esprit de contradiction. Surtout, parce qu’elle était la seule à se connaître par cœur. Incroyablement lucide sur sa personne, sa vie, ses limites, rapporte Le Parisien et les médias français.
Ces derniers mois elle ne les cachait plus, atteinte d’un cancer du pharynx qui la consumait à petit feu. « Depuis mes dernières et récentes radiothérapies, je vais mal car mon œil droit voit tout très flou et est douloureux. Ma narine du même côté est tout le temps bouchée. La bouche et l’arrière-gorge sont encore plus asséchées. C’est un cauchemar… », confiait-elle en décembre 2023 à Paris Match, ajoutant vouloir « partir dans l’autre dimension le plus tôt, le plus vite et le moins douloureusement possible. » Résignée, fatiguée…
Françoise Hardy avait pourtant dit non à la mort il y a quelques années alors que tout le monde la donnait perdue après une mauvaise chute, trois mois d’hospitalisation et un lymphome qui la poursuivait depuis quinze ans. Et puis elle avait dit de nouveau « oui » à la vie. On lui avait alors parlé de son combat contre la maladie.
Et là encore elle rectifiait. « Ce n’était pas mon combat, c’était celui des médecins ». Mais, oui, ça, elle se considérait comme une miraculée. Jusqu’à aujourd’hui. « Partir quand même », comme elle le chantait il y a quelques années avec sa légendaire mélancolie.
Françoise Hardy est morte à l’âge de 80 ans et avec elle, c’est une nouvelle idole des sixties qui disparaît après France Gall, après Johnny. Mais pas une icône comme les autres. Pas de celles auxquelles nous avaient habitués les yé-yé.
Si j’avais un marteau
À l’époque, Sheila chantait joyeusement « l’École est finie », Claude François sautillait sur « Si j’avais un marteau », Sylvie Vartan s’imaginait « la Plus Belle pour aller danser ». Pendant que tous vantaient la légèreté des amours adolescents, Françoise Hardy cachait son spleen derrière sa frange et son premier tube en 1962 « Tous les garçons et les filles ». Elle s’imaginait en cœur éternellement solitaire, qui va « seul par les rues, l’âme en peine ». Une mélancolie qui allait traverser toute sa carrière, ses 28 albums et ses chansons mythiques, « Message personnel », « Mon amie la rose » et même le faussement léger « Comment te dire adieu ».
« Il n’y a pas d’amour heureux », chantait-elle en 1967 dans une reprise de Brassens. Il n’y a pas de hasard non plus. À 17 ans, Françoise Hardy ne s’aime pas, se trouve laide, se dit « laborieuse » pour écrire quelques chansons au sein du Petit Conservatoire de Mireille qu’elle intègre, émission de télé musicale, cours de chant sous l’œil des caméras. La seule échappatoire à un quotidien morose, fruit d’une vie cabossée.
L’artiste est une « enfant de la honte », une « bâtarde », issue d’une liaison adultère entre une jeune femme et un homme déjà marié, de 20 ans son aîné. Sa maman devient donc fille-mère le 17 janvier 1944, lors de sa naissance à Paris « en haut de la rue des Martyrs, dans une impasse », ironisait-elle sur le « Divan » de Marc-Olivier Fogiel sur France 3 en 2016.
Françoise vit seule avec elle qui l’adore, élevée aussi par sa grand-mère maternelle qui la déteste. Isolée, complexée, solitaire, la chanteuse aura toujours tendance à regarder le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein.