Quels sont les 5 pays à qui la France a vendu le plus d'armes en 2021 ?

Alors que le gouvernement tarde à transmettre son rapport annuel sur les exportations d'armes françaises dans le monde au Parlement.

C’est le média d'investigation Disclose l'a rendu public, révélant au passage que la France a autorisé la livraison d'équipements militaires à la Russie en 2021 rapporte geo.fr. 

11,7 milliards d’euros : c'est le montant total des ventes d'armes françaises en 2021.

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Un budget basé sur les prises de commandes, qui a triplé par rapport à l'année précédente, où le marché avait été impacté par la crise du Covid-19. "Ce bilan permet à la France d’asseoir encore davantage sa position parmi les trois premiers exportateurs mondiaux", indique le rapport.

Le pays se place en effet juste derrière les États-Unis et la Russie, conservant sa 3e place au rang des plus gros vendeurs d'armes.

L'année 2021 a ainsi été particulièrement fructueuse, si bien que "la France enregistre son 3e plus haut niveau historique en matière d’exportation d’armements", se félicite Sébastien Lecornu, successeur de Florence Parly à la tête du Ministère des Armées.

En effet, après 2015 et 2016, c'est donc en 2021 que les exportations d'armes ont le plus rapporté aux industriels français. "Business is business" oblige, les plus gros acheteurs ne sont pas tous des modèles de démocratie. 

Alors qui sont les 5 plus gros clients de l'armement français ?

1. Égypte : 4,5 milliards d’euros de prises de commandes.

2. Grèce : 2 milliards d'euros de prises de commandes.

3. Croatie : 972 millions de prises de commandes.

4. Inde : 492 millions de prises de commandes.

5. Arabie saoudite : 381 millions de prises de commandes.

En observant les ventes d'armes françaises depuis 1991, il ressort que les pays du Proche et Moyen Orient comptent parmi les principaux clients de la France. En effet, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et le Qatar figurent régulièrement dans le top 5 des plus gros acheteurs.

Au moins 25 % des exportations françaises concernent l’Arabie saoudite et les Émirats. Cette année, c'est l’Égypte qui prend la première place du classement.

Parmi les 4,5 milliards d’euros d’armements made in France achetés, on trouve par exemple un lot de 30 avions de chasse Rafale, produit phare de l'entreprise Dassault.

Des ventes juteuses, qui ne sont pas vraiment au gout des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International qui dénonce les nombreuses atteintes aux droits, la torture, les disparitions forcées et les condamnations à mort ayant cours dans le pays.

Le 12 septembre, Egyptians Abroad for Democracy et Code Pink, deux ONG basées aux Etats-Unis ont déposé plainte contre X, pour crime contre l’humanité; complicité de crime contre l’humanité et torture, au pôle crimes contre l’humanité du parquet national antiterroriste (PNAT) de Paris.

Des militants des droits de l'homme se sont également insurger contre Emmanuel Macron qui a reçu le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à Paris en juillet, avec l'ambition de resserrer des relations bilatérales fondées sur des intérêts sécuritaires.

En cinquième position du classement, l'Arabie Saoudite mène de son côté une guerre meurtrière au Yémen qui a causé la mort d'au moins 337 000 personnes en 7 ans, selon les estimations des Nations Unies en novembre 2021.

"Le Yémen est la pire et la plus grande catastrophe humanitaire au monde, et cette catastrophe continue de s’aggraver", estime Achim Steiner, administrateur du PNUD.

"En 2021, la France a délivré des licences d’exportation à la Russie pour un montant de 6,71 millions d’euros", révèle également Disclose. Loin d'être mise en avant dans le rapport que le gouvernement tarde à transmettre au Parlement, l'information figure à la fin dans les annexes du document.

Parmi l'équipement exporté en 2021, on trouve notamment l'achat d'un satellite d'observation et un lot de jumelles thermiques de combat fabriquées par Thales. En avril 2022, l'Ukraine accusait l'entreprise d'avoir vendu du matériel à la Russie ayant servi dans le massacre de civils.

"Une famille tentait de s’échapper, elle a été tuée par des assassins russes. Tuée, comme c’est maintenant prouvé, avec des armes françaises vendues en contournement des sanctions en 2015", affirmait même dans un tweet Mikhaïlo Podolyak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Des blindés BMD-4 et des caméras thermiques avaient été retrouvés à l'intérieur de véhicules russes à Vorzel, une ville située à proximité de Boutcha.

Si le groupe Thales s'est défendu de "s'être toujours conformé strictement aux réglementations françaises et internationales", les accusations du gouvernement et de soldats ukrainiens faisaient suite aux révélations de Disclose en mars 2022, selon lesquelles la France aurait livré à la Russie des équipements militaires entre 2015 et 2020, soit après l'instauration des sanctions européennes contre l’annexion de la Crimée par Moscou en 2014 selon geo.fr .