La france dans le rouge, stabilité de la balance commerciale en juillet
Le déficit commercial de la France sur les échanges de biens en juillet s'est stabilisé à 7,8 milliards d'euros, diminuant de 0,1 milliard par rapport à juin selon les douanes.
Cette stabilité s'explique par la détérioration du solde énergétique due à une augmentation des importations d'énergie. Bien qu'il se soit amélioré au cours des six premiers mois de l'année, le déficit demeure chronique, le dernier excédent commercial remontant à vingt ans en arrière.
Afin de tenter d'inverser cette tendance, le gouvernement a alloué un plan de 125 millions d'euros sur trois ans pour aider les entreprises à exporter.
La balance commerciale de la France pour les biens reste déficitaire, mais elle se stabilise. En effet, elle a enregistré un déficit de 7,8 milliards d'euros en juillet, légèrement inférieur à celui de juin (7,7 milliards d'euros), selon les chiffres des douanes publiés le jeudi 7 septembre. Comparé à mai (8,3 milliards d'euros), l'amélioration est nette.
En détail, les exportations ont légèrement diminué (-0,1 milliard d'euros) pour s'établir à 52,4 milliards d'euros, tandis que les importations sont restées stables à 60,2 milliards d'euros, indique le communiqué des autorités.
La facture énergétique augmente
La hausse de 100 millions d'euros du déficit commercial en juillet s'explique principalement par la détérioration du solde des échanges de produits énergétiques, qui a reculé de 0,6 milliard d'euros.
Il s'est ainsi établi à -6,5 milliards en juillet contre -5,9 milliards d'euros en juin, alors qu'il s'était régulièrement amélioré depuis son point bas en août 2022, en raison d'une augmentation des importations d'énergie.
Hors énergie, le déficit des échanges de biens s'est réduit, passant de 3,9 milliards en juin à 3,4 milliards un mois plus tard.
En ce qui concerne les échanges de services, la France a enregistré un excédent de 2,1 milliards d'euros en juillet. Ce résultat est cependant moins favorable qu'en juin (3,4 milliards), a indiqué la Banque de France dans un communiqué publié également le jeudi matin.
Au total, le solde des transactions courantes (qui englobe à la fois les échanges de biens, de services et de revenus) est déficitaire de 2 milliards d'euros en juillet, précise la banque centrale. En juin, cet indicateur était excédentaire de 300 millions d'euros.
Un déficit chronique depuis 20 ans
Malgré cette légère détérioration en juillet, le déficit commercial de la France sur les échanges de biens poursuit sa tendance à la baisse entamée depuis plusieurs mois.
Ainsi, au premier semestre 2023, il est revenu à 54 milliards d'euros, contre 89 milliards d'euros au semestre précédent. "Nous sommes sur la bonne voie", s'est réjoui début août le ministre français du Commerce extérieur, Olivier Becht, même si le déficit français reste encore largement supérieur aux statistiques d'avant la guerre en Ukraine.
En fait, la France est en déficit chronique pour ses échanges de biens avec le reste du monde depuis 20 ans. Le dernier excédent commercial remonte en effet à... 2002. Le gouvernement souhaite renverser cette tendance.
"La France ne peut pas se résigner à des déficits commerciaux chroniques. Lorsque l'on importe plus que l'on exporte, c'est le pays tout entier que l'on appauvrit. Il faut arrêter cela, c'est aussi une question de souveraineté", a déclaré le ministre dans une interview au Figaro fin août.
125 millions pour aider les entreprises à exporter
Dans cette optique de redressement, le gouvernement a lancé le 31 août un plan de 13 mesures appelé "Osez l'export", doté de 125 millions d'euros sur la période 2023-2026 pour aider les entreprises à exporter.
Les principales mesures consistent à offrir un suivi personnalisé aux sociétés lauréates de l'initiative France 2030 pour aller sur les marchés étrangers, et encourager financièrement les entreprises à se rendre aux salons internationaux à travers une subvention de 30%. Une façon de s'aligner sur les pratiques des pays concurrents, les Espagnols offrant 30% à leurs entreprises et les Allemands 40%, et jusqu'à 100% pour les Italiens, expliquait le cabinet du ministre délégué.
Le plan vise aussi à favoriser l'embauche d'un jeune dédié à l'export au travers d'une aide qui pourra aller jusqu'à 12.000 euros. Il entend également renforcer la visibilité des produits français sur les grandes plateformes de vente en ligne, et former de jeunes entrepreneurs aux enjeux de l'export.
« La France doit redevenir une grande puissance exportatrice », a déclaré Olivier Becht lors de la présentation de ce plan devant les acteurs publics du soutien à l'export et des chefs d'entreprises françaises. « Nous fabriquons en France les meilleurs ou en tout cas parmi les meilleurs produits du monde et il n'y a aucune raison que nous ne puissions pas les vendre un peu partout sur la planète », a-t-il ajouté.
Fin 2022, 145.700 entreprises françaises exportaient. Le gouvernement veut porter ce nombre à 200.000 d'ici à 2030.