INFOGRAPHIE/France - Chine : Visite d'État d'Emmanuel Macron à Pékin
Aucune visite officielle n’a été effectuée sur le sol chinois depuis l’automne 2019.
Pour des raisons sanitaires et politiques, Emmanuel Macron s’apprête à se rendre en Chine pour la première fois depuis trois ans et demi, du 5 au 8 avril prochain.
Un voyage qu’il ne fera pas seul puisque des chefs d’entreprises et la présidente de la Commission européenne doivent l’accompagner.
Si la visite a des visées économiques, la résolution de la guerre en Ukraine sera un point central des discussions avec la Chine, amie de la Russie.
Un soutien militaire à Moscou, "une décision funeste"
"La Chine est le seul pays au monde en mesure d’avoir un impact immédiat et radical sur l’évolution du conflit, dans un sens ou dans l’autre", admet l’Élysée, qui voit en ce voyage officiel une occasion de réfléchir à "une solution à cette guerre à moyen terme" et de prévenir Xi Jinping : "soutenir militairement la Russie" serait "une décision funeste, un effet stratégique majeur sur le conflit".
Pour rappel, le président chinois a effectué la semaine dernière une visite en grande pompe à Moscou.
Pékin n’apporte pas son soutien direct à Vladimir Poutine dans le conflit, mais n’a jamais condamné l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, et a récemment proposé un plan de paix qui laisse l’Union européenne sceptique sur ses chances de succès.
Ce texte se décline en douze points et appelle notamment à la reprise du dialogue entre l’Ukraine et la Russie en renonçant à "la mentalité de la guerre froide".
"Nous devons être francs : la manière dont la Chine continuera de réagir face à la guerre de Poutine sera un facteur déterminant de l’avenir des relations entre l’UE et la Chine", a souligné Ursula von der Leyen le 30 mars depuis Bruxelles. La cheffe de la Commission sera aux côtés d’Emmanuel Macron pour peser dans les discussions.
Le voyage débutera le 5 avril à Pékin par une rencontre avec la communauté française, sera suivie d’un diner d’État le 6 et d’une réunion entre Emmanuel Macron, Ursula von der Leyen et Xi Jinping. Elle se clôturera dans la province de Canton, où des échanges sont notamment prévus avec des étudiants chinois.
Sur le terrain économique, le chef de l’État ne viendra pas seul pour "défendre les intérêts des entreprises françaises". Toujours d’après l’Élysée, une délégation de cinquante à soixante chefs d’entreprises, du CAC40 et de PME, sera du voyage.
Elle comprendra notamment les dirigeants d'Airbus, d’EDF, d’Alstom ou de Véolia. L’objectif est clair, alors que de nombreux expatriés français, dont des entrepreneurs, ont quitté la Chine au moment de la pandémie : "Faire en sorte qu’une relation économique équilibrée avec la Chine profite aux entreprises et consommateurs français".
Le sujet des Ouïghours, cette communauté musulmane réprimée par le régime chinois, devrait être abordé par Paris. L’Élysée souligne d’ailleurs le porter "très régulièrement auprès des autorités chinoises avec comme but principal que les proches des ressortissants français puissent reprendre contact avec leurs proches en France et s’ils le souhaitent venir en France".
Les droits humains doivent être "une priorité" pendant cette visite, a jugé de son côté l’ONG Human Rights Watch.