France/Covid-19 : des inquiétudes émergent face à la faible vaccination des personnes obèses
En dépit du risque élevé de développer des formes graves chez les obèses, seuls 47 % sont vaccinés contre le Covid-19 en France.
Les associations et professionnels spécialisés regrettent l’ouverture tardive de la campagne de vaccination aux personnes obèses.
"Dès le mois d'avril 2020, j'ai vite compris que quelque chose n'allait pas", se souvient Anne-Sophie Joly, présidente du collectif national des associations d'obèses (Cndao).
Très tôt, sur le terrain, des médecins-réanimateurs lui font remonter des cas de décès plus fréquents chez les patients Covid-19 souffrant d'obésité, c'est-à-dire dotés d'un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30.
Une intuition aujourd'hui largement confirmée par les chiffres : entre janvier et mars 2021, 47 % des personnes hospitalisées dans les services de réanimation français pour le Covid-19 étaient obèses, soit près d'un patient sur deux, d'après les données de Santé publique France.
Depuis, l'obésité a été reconnue comme un facteur à risque. Et pourtant fin mai, moins d'une personne atteinte d'obésité sur deux (47,6 %) a reçu sa première dose de vaccin contre le Covid-19.
Un taux de vaccination "faible au regard des risques", a alerté l'Assurance maladie, qui a publié, pour la première fois le 23 mai, des données sur l'avancée de la couverture vaccinale en fonction des comorbidités.