France: Évacuation tendue des jeunes exilés à la Gaîté-Lyrique

Mardi 18 mars, les forces de l’ordre ont évacué la Gaîté-Lyrique, occupée depuis plus de trois mois par des jeunes exilés. L’intervention a débuté à l’aube, plus d’un mois après l’ordre d’évacuation de la justice.
Des policiers et des gendarmes ont repoussé un cordon de militants avant d’entrer dans le bâtiment, tandis que les migrants récupéraient leurs affaires.
Présente sur place, la députée écologiste Danielle Simonnet a dénoncé une « intervention extrêmement violente », accusant les forces de l’ordre d’avoir frappé des manifestants pacifiques.
La préfecture a justifié l’évacuation en raison d’un « trouble à l’ordre public » et des risques sanitaires liés à la promiscuité.
Le préfet de police Laurent Nuñez a assuré que des hébergements seraient proposés, mais le Collectif des jeunes du parc de Belleville dénonce des solutions « temporaires et éloignées », affirmant que près de 500 jeunes se retrouveront à la rue.
Tensions entre la mairie et le préfet
«Je dois aller à l’école ce matin, à 10 heures. Je sais pas quoi dire à mon prof, il faut que je lui laisse un message pour dire que je serai pas là aujourd’hui», a témoigné auprès de l’AFP un jeune migrant, Adama, se présentant comme un Ivoirien âgé de 15 ans. «Nous on tue pas, on vole pas. On est venus pour s’intégrer», a-t-il fait valoir. Le 10 décembre, un premier groupe d’environ 200 jeunes migrants rassemblés dans le «Collectif des jeunes du parc de Belleville» s’était installé à la Gaîté lyrique.
La Gaîté Lyrique avait annulé sa programmation culturelle depuis le 17 décembre, se disant compréhensive et dénonçant «à la fois l’occupation et l’inaction des autorités». Depuis le début de l’occupation, la mairie et l’État se sont renvoyé la balle. Saisi par la ville de Paris, propriétaire de la salle de spectacle, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l’évacuation dans un délai d’un mois.
Mais la mairie a indiqué qu’elle ne ferait pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l’État, compétent en matière d’hébergement d’urgence, à «prendre ses responsabilités».