France: La colère des agriculteurs paralyse le pays... Des blocages en série pour exprimer leur "rage"
La mobilisation des agriculteurs français a pris une ampleur croissante mercredi, marquée par une multiplication des blocages routiers visant à obtenir des "réponses concrètes" du gouvernement face à leur "rage".
Cette colère a été alimentée par les tragiques décès d'une éleveuse et de sa fille sur un barrage routier, ajoutant un niveau d'émotion intense à un mouvement déjà chargé d'insatisfaction.
Les revendications des agriculteurs sont diverses, allant des marges de la grande distribution aux normes environnementales, en passant par les autorisations administratives et les prix du gazole. Cependant, tous partagent un malaise commun concernant leur avenir, pris entre le désir de produire et la nécessité de réduire leur impact sur la biodiversité et le climat.
"Il y a un sacré mal-être chez les paysans", déclare Patricia Dagoré, agricultrice au Pays basque et membre du syndicat majoritaire FNSEA. Elle souligne les défis croissants imposés par des normes toujours plus nombreuses, mettant en lumière la difficulté de les mettre en œuvre et les coûts associés. "Aujourd'hui, on a tous la corde au cou, des trésoreries dans le rouge", ajoute-t-elle, exprimant le sentiment général de détresse financière parmi les agriculteurs.
Mercredi matin, environ 200 tracteurs ont envahi la rocade de Bordeaux, symbolisant un axe vital entre Paris et l'Espagne. Serge Bergeon, responsable local de la FNSEA, déclare : "Nous comptons y rester jusqu'à ce que nous ayons des réponses concrètes", soulignant la détermination des agriculteurs à faire entendre leurs revendications.
Le mouvement, qui a débuté il y a près d'une semaine dans le sud de la France, s'est étendu à de nombreux axes importants du pays. Cette manifestation de malaise dans le monde agricole, également observée ailleurs en Europe, cherche à obtenir des décisions rapides du gouvernement.
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Après des entretiens lundi avec la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA), la Coordination rurale et la Confédération paysanne ont quitté mardi soir le bureau du Premier ministre Gabriel Attal sans lever les blocages. Les négociations ont été qualifiées de "constructives" par la première et jugées "insuffisantes" par la seconde.
Alors que les agriculteurs continuent de bloquer des routes cruciales à travers le pays, le malaise persistant dans le monde agricole français résonne comme un appel urgent à des changements concrets.