France: La conjoncture complique les projets présidentiels
Avec une croissance nulle au premier trimestre et une inflation à près de 5 %, la France entre en stagflation, écrit Le Figaro.
L'Insee a publié ce vendredi matin deux chiffres qui projettent une lumière crue sur le quinquennat à venir.
D'un côté, les prix ont progressé de 4,8 % sur un an en avril, un record depuis 1985 ; de l'autre, l'activité économique a stagné au premier trimestre.
Elle n'évolue pas d'un iota, quand les économistes comptaient, il y a encore quelques semaines, sur une légère amélioration…
• France: Hollande voit que Macron «n'a pas réussi à bâtir une force politique derrière lui»
La France semble donc entrée déjà de plain-pied en stagflation, situation délétère caractérisée par une nette hausse des prix et une faible croissance qui, sur le long terme, peut provoquer l'appauvrissement d'un pays.
« Le produit intérieur brut (PIB) marque le pas (…). Il porte l'empreinte des deux chocs exogènes (le Covid avec Omicron en janvier, puis la guerre en Ukraine, qui a renforcé l'inflation) qui se sont conjugués », a résumé Julien Pouget,chef du département de la conjoncture à l'Insee.
Contrairement aux années 1970, ce sont les ménages et non plus les entreprises qui paient, pour l'instant, l'essentiel de la facture. Pour éviter d'instaurer des mécanismes auto-entretenus de l'inflation, les salaires ne sont en effet, depuis plusieurs décennies, plus indexés sur l'évolution des prix.
Après l'énergie,l'inflation touche désormais également les services et l'alimentation. Elle mine le pouvoir d'achat des Français et, avec lui, la consommation.
Au premier trimestre, cette dernière a ainsi reculé nettement de 1,3 %. La tendance a surpris les experts ; elle était pourtant annoncée par la chute drastique de l'indicateur de la confiance des ménages depuis deux mois.
Malgré les hausses des matières premières, l'investissement des entreprises se maintient, en revanche.
Entre les confinements chinois, qui viennent gripper à nouveau les chaînes de production et d'approvisionnement mondiales, et l'enlisement de la guerre en Ukraine, les prochains mois ne s'annoncent malheureusement guère plus réjouissants.
« Pour la suite, l'inflation va probablement continuer d'augmenter, en raison de la guerre en Ukraine, des tensions sur les chaînes d'approvisionnement et de la persistance des pressions à la hausse sur les prix de l'énergie, des matières premières et des denrées alimentaires », avance ainsi Charlotte de Montpellier, économiste de la banque ING.