La France lance la "coalition artillerie" pour renforcer le soutien militaire à l'Ukraine
Près de deux ans après le début du conflit russo-ukrainien, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a lancé ce jeudi 18 janvier une "coalition artillerie".
Le 18 janvier, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a inauguré la "coalition artillerie", une initiative conjointe franco-américaine visant à intensifier la coopération européenne pour aider l'Ukraine dans le contexte du conflit russo-ukrainien qui dure depuis près de deux ans. La cérémonie, qui s'est déroulée à l'Hôtel de Brienne, a été marquée par la visioconférence du ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, qui a annulé sa présence au dernier moment pour des raisons de sécurité.
La "coalition artillerie" rassemble vingt-trois nations autour d'un objectif commun : renforcer la capacité d'artillerie de l'Ukraine pour répondre aux besoins de la contre-offensive et préparer son armée pour l'avenir, tant à court terme qu'à long terme. Chapeautée par la France et les États-Unis, cette coalition s'inscrit dans le cadre des efforts du groupe de contact pour la défense de l'Ukraine, également connu sous le nom de groupe de Ramstein.
Cette initiative intervient dans un contexte de tensions croissantes, soulignant le besoin urgent de munitions pour l'Ukraine. Emmanuel Macron a récemment promis des "livraisons nouvelles", comprenant une quarantaine de missiles Scalp et quelques centaines de bombes. Il a également évoqué la finalisation d'un accord de sécurité avec Kiev, similaire à celui conclu entre Londres et l'Ukraine récemment.
Le retard dans la livraison des munitions préoccupe les alliés, notamment l'Union européenne, qui s'est fixée des objectifs ambitieux, dont la livraison d'un million de munitions d'ici le printemps 2024. Actuellement, seuls 300 000 obus ont été acheminés vers l'Ukraine.
Dans le cadre de ces efforts, la France a triplé ses capacités de production de munitions, passant de 1 000 unités par mois avant le début du conflit à l'espoir de produire 3 000 unités par mois en 2024. Le ministre des Armées a dévoilé un engagement financier de 50 millions d'euros, provenant du fonds de soutien à l'Ukraine, destiné à l'achat de canons Caesar. Cependant, avec 60 canons encore à financer, Sébastien Lecornu compte sur la collaboration des alliés pour partager la facture, estimée à environ 280 millions d'euros.
Parallèlement, le gouvernement français exprime son intention de moderniser les canons Caesar en se basant sur les données recueillies sur le terrain. Nexter, le groupe franco-allemand KNDS, prendra en charge ces améliorations pour renforcer l'utilisation des canons dans la reconnaissance des chars russes et faciliter le tir d'artillerie, tout en minimisant les coûts pour les contribuables.