France: Macron refuse toute "crispation" sur les prénoms et l'identité française
Emmanuel Macron a critiqué mardi l'idée d'une identité française "bâtie sur un rétrécissement", ou "des prénoms", visant sans le nommer le polémiste Eric Zemmour.
"Nous nous posons souvent dans le débat politique la question de notre identité", a dit le chef de l'Etat dans un discours à l'occasion de la visite du chantier de rénovation de la Bibliothèque nationale de France à Paris. "Mais notre identité ne s'est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation", a-t-il commenté, évoquant pour la première fois publiquement les propositions du polémiste.
Eric Zemmour, un ancien journaliste politique condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale, et qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a dit vouloir "obliger les gens à donner des prénoms français" parce qu'"appeler son enfant Mohamed, c'est coloniser la France".
"Notre pays, notre nation a été bâtie par deux institutions, l'Etat et la langue", a poursuivi Emmanuel Macron. "Une langue dont l'épicentre aujourd'hui n'est plus sur ces rives de la Seine mais dans doute bien davantage vers le bassin du fleuve Congo", a-t-il déclaré mardi soir.
Sur la radio Europe 1 et la chaîne Cnews, l'ancien président de droite Nicolas Sarkozy (2007-2012) a lui aussi critiqué mardi soir Eric Zemmour, selon lui un "symptôme du vide" du débat politique.