France: Macron en visite en Mongolie, pays riche en ressources minières
La Mongolie va accueillir pour la première fois un président français en visite officielle dimanche.
La visite sera une première pour un président français dans ce pays démocratique et enclavé qui regorge de ressources minières.
Emmanuel Macron va ainsi s'arrêter quelques heures dans la capitale, Oulan-Bator, en rentrant du G7 au Japon et dînera avec son homologue mongol, Ukhnaa Khurelsukh.
Inédite, la visite a pour but de « renforcer et de rééquilibrer la relation bilatérale » qui unit les deux pays depuis les années 1960, explique Antoine Maire, chercheur associé à la Fondation pour la Recherche stratégique.
« Il y a un effet d'opportunité lié au retour du G7 au Japon, et la visite de Macron sera très courte, mais ce déplacement revêt une forte importance symbolique. C'est une façon de montrer le soutien de la France au modèle démocratique mongol, d'affirmer qu'il est possible de suivre cette voie dans une région dominée par les régimes autoritaires. »
La présidence française a ainsi souligné le « modèle de gouvernement […] libéral » de la Mongolie, et affirmé que le pays représentait un « enjeu très important » sur le « plan géostratégique », inscrit dans la volonté de Paris de « desserrer la contrainte qui s'exerce sur les voisins de la Russie et leur ouvrir le choix de leurs options ».
Démocratique, bien que très instable – l'espérance de vie d'un gouvernement y est d'un an et sept mois –, dirigée par un président et un Premier ministre issus du Parti populaire mongol, héritier de l'ancien parti unique soviétique, la Mongolie fait en effet figure d'exception dans la région.
Entre la Chine et la Russie
Ce grand pays à la plus faible densité de population au monde partage près de 3 500 km de frontières sur son flanc nord avec la Russie, et 4 000 avec la Chine sur son flanc sud.
Les deux puissances l'ont dominée l'une après l'autre, la Chine l'ayant vassalisée jusqu'au début du XXe siècle, avant son intégration à l'Union soviétique comme république satellite, jusqu'à sa transition démocratique à partir des années 1990.
Une position géopolitique à la fois stratégique et délicate, avec laquelle les autorités mongoles doivent composer pour conserver leur souveraineté, et qu'illustre le grand écart qu'elles opèrent dans leurs relations bilatérales.
« La Mongolie est prise entre deux feux depuis toujours, et encore plus depuis l'invasion de l'Ukraine, analyse ainsi Antoine Maire. Sa stratégie repose sur une triangulation de ses relations. D'un côté, elle ne veut surtout pas brusquer ses puissants voisins, afin de conserver une marge de manœuvre et de profiter des échanges commerciaux». Selon LePointFr.