France: Macron Vs Borne, le clivage de plus en plus profond?
La Première ministre a « toute ma confiance », a assuré le président français Emmanuel Macron à Bratislava où il était en déplacement.
Au lendemain d'un conseil des ministres où, selon les confidences d'un participant au quotidien Le Parisien, le président avait semblé recadrer Élisabeth Borne en évoquant la riposte au Rassemblement national, Emmanuel Macron a tenté de calmer les rumeurs sur sa relation dégradée avec sa Première ministre, rapporte RFI.
Il y avait le feu et Emmanuel Macron a essayé d'éteindre l'incendie en réaffirmant sa confiance à Élisabeth Borne publiquement.
Il n'empêche, malgré cette mise au point, de nombreux épisodes ont déjà donné l'impression que la relation entre le président de la République et sa Première ministre, était entrée en zone de turbulence.
Quand Élisabeth Borne a déclaré qu'elle ne voulait plus utiliser le 49.3 hors textes budgétaires, le président l'a taclée dans la presse.
Quand la cheffe du gouvernement a voulu calmer le jeu avec les syndicats sur la réforme des retraites en parlant d’une nécessaire « période de convalescence », l'équipe du chef de l'État -alors en Chine- n'a pas apprécié et l'a fait savoir immédiatement.
Quand Élisabeth Borne a voulu repousser le projet de loi immigration à l'automne, Emmanuel Macron l'a remis à l'agenda des 100 jours.
« Agacé »
Malgré les efforts de l'Élysée et de Matignon pour essayer de donner le change, un haut responsable de la majorité estime que le président est « agacé » car il voit bien que « ça ne marche pas ». Pour preuve, avance-t-il, « elle a proposé sa démission au président pour qu’il la renomme.
Il lui a dit non », le signe qu’Emmanuel Macron ne voulait pas lui donner un nouvel élan après la réforme des retraites. À l'entendre, ça ne peut pas durer et le compte à rebours a commencé pour Élisabeth Borne.
« Une entreprise de déstabilisation »
Mais d’autres voix se font entendre pour défendre la Première ministre, seule capable selon eux d’assurer l’équilibre dans la majorité pour le moment. Une députée Renaissance met en garde contre une « entreprise de déstabilisation » d’Élisabeth Borne, mal ressentie par « ses collègues » de l’Assemblée nationale.
Et surtout, elle s’interroge sur l’intérêt politique du président à précipiter son départ de Matignon.
Il aurait plutôt tendance à vouloir « l’user jusqu’à la corde ».