France/Mosquée de Strasbourg: Darmanin dénonce le "financement d'une ingérence étrangère"
Gérald Darmanin a de nouveau accusé mercredi la mairie de Strasbourg de "financer une ingérence étrangère sur le sol" français avec l'adoption lundi d'une subvention à la construction d'une mosquée soutenue par une association pro-turque.
Invité de RMC/BFMTV, le ministre de l'Intérieur s'est inscrit en faux contre des déclarations de la maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian, assurant que M. Darmanin ne l'avait pas prévenue de ses réticences à l'égard de la fédération Millî Görüs.
"J'ai eu l'occasion de dire à la maire de Strasbourg (...) que nous ne trouvions pas ça pour le moins amical avec les intérêts français", a-t-il assuré, expliquant que "cette fédération pro-turque n'a pas voulu signer la charte des valeurs de la République".
"Nous considérons, nous, que cette association, n'est plus capable d'être dans le monde représentatif de l'islam de France", a poursuivi M. Darmanin.
Ces déclarations de M. Darmanin interviennent après que le président Emmanuel Macron a mis en garde mardi sur France 5 contre des tentatives d'ingérence de la part de la Turquie lors de la prochaine élection présidentielle.
Le ministre a affirmé qu'il y avait "particulièrement à Strasbourg (...) des tentatives d'ingérence extrêmement fortes dans notre pays, de la part notamment de la Turquie".
"Nous avons un certain nombre d'indices montrant que le gouvernement turc souhaite s'ingérer dans les histoires françaises et notamment religieuses", a-t-il dit.
"Nous considérons que cette collectivité (la mairie de Strasbourg) n'aurait pas dû financer une ingérence étrangère sur notre sol", a martelé le ministre.
Le ministre a fait valoir que Millî Görüs avait, selon ses "informations", "cherché de l'argent ailleurs, notamment au Qatar".
Pour lui, avec cette fédération , "il a une ingérence nationaliste". "Nous considérons, nous, que nous ne pouvons plus traiter avec ces associations qui sont contre les valeurs" de la République, a-t-il insisté en soulignant que d'autres fédérations du CFCM avaient également refusé de signer la charte de la République.