France : Manque d’effectif chez les pharmaciens
Les pharmacies à la recherche de bras. «Il manque 15.000 pharmaciens», s'inquiète la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Interrogé sur Franceinfo ce dimanche matin, son président Philippe Besset a estimé que le secteur manquait de «10% d'effectifs». «Nous sommes en capacité de recrutement de 15.000 personnes actuellement», a-t-il répété.
Cette tension ne s'explique pas par une crise des vocations, selon Philippe Besset, mais par les missions supplémentaires qui ont été confiées aux pharmaciens.
«Les autorités de santé ont confié aux pharmaciens de plus grandes missions de santé publique : les vaccinations et les dépistages», explique-t-il. Soit «des centaines de milliers d'actes supplémentaires par semaine et donc du travail en plus».
«Le périmètre d'activité augmente, et donc forcément il faut plus de bras pour faire ces tâches nouvelles.
Pour faire ces actes nouveaux, nous sommes en recherche de vocations», a-t-il également affirmé dimanche sur Europe 1.
Dans Le Monde récemment, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), tentait aussi d'expliquer ce manque de personnel par la charge de travail et le changement de mentalités des jeunes générations.
«Beaucoup mettent en avant la qualité de vie plutôt que les salaires, et refusent de travailler les week-ends ou sur des amplitudes horaires larges», déclarait-il notamment.
Ce qui manque cruellement aujourd'hui, ce sont des pharmaciens salariés, explique Philippe Besset.
Des préparateurs en pharmacie qui «viennent appuyer les équipes des pharmaciens titulaires», précise-t-il. Combler ce manque de personnel prendra du temps, prévient-il.
«La problématique va durer un ou deux ans, car il faut un temps de formation», pointe-t-il, tout en faisant part de son optimisme :
«Les centres de formation des préparateurs en pharmacie sont pleins», affirme-t-il.
Quant au manque criant d'étudiants en pharmacie - près d'un tiers des places en deuxième année d'études de pharmacie n'étaient pas pourvues à la rentrée -, il n'est pas le signe d'un manque d'attractivité du métier, selon Philippe Besset.
C'est «lié à une très mauvaise application de la réforme PASS/LAS», la réforme des études de santé, affirme-t-il.
«Le ministère s'est focalisé sur la réforme de la formation des médecins, et a oublié les métiers associés, les pharmaciens et les sages-femmes», analyse-t-il. Pour lui, il s'agit donc essentiellement d'améliorer la communication envers les jeunes selon Le Figaro .