France : Soufflé par le prix du gaz, le verrier Arc éteint des fours et songe au fioul
Celui-là chauffe encore, à 1.500°C, la température du verre en fusion avant sa métamorphose en carafe ou en ballon.
Pas pour longtemps ?: contraint par le prix du gaz, le verrier Arc s'apprête à éteindre plusieurs fours cet hiver et songe même à revenir au fioul.
Ce four n'est qu'un des neuf de l'immense usine d'Arc France, près de Saint-Omer (Pas-de-Calais), huitième plus grand site industriel français, selon la cristallerie.
Une pelle, infatigable, y introduit un mélange de sable, de soude et de calcaire, dans une atmosphère brûlante. Comme cinq autres fours du site, il est alimenté au gaz ? les trois derniers sont électriques.
Ramené à 1.300°C, température à laquelle il peut être travaillé, le verre passe ensuite dans des machines qui soufflent, moulent, soudent.
Un processus gourmand en énergie ?: 1,3 million de MWh par an, dont près de 80 % de gaz, pour toute l'usine.
Comme d'autres verriers, la vénérable cristallerie fondée en 1825, en difficulté depuis plusieurs années mais qui avait connu un très bon premier semestre, doit aujourd'hui s'adapter à la flambée du prix du gaz découlant de l'invasion de l'Ukraine. Avec près de 5.000 salariés en France, l'enjeu est d'importance.
"On est à 200 euros le MWh alors qu'en 2021, nous l'achetions aux alentours de 13 euros", résume son DRH, Guillaume Rabel-Suquet, selon le point.