Frappée par la pandémie, la SNCF affiche une perte de 3 miliards d'euros en 2020
Le groupe ferroviaire tricolore présente des résultats marqués par la crise sanitaire. Il souhaite désormais se projeter vers l'avenir, faisant valoir sa «résilience».
La pandémie a fait payer un lourd tribut à la SNCF. Ce mercredi, le groupe ferroviaire a présenté des résultats pour l'année 2020 en berne : l'épidémie de Covid-19 et, dans une moindre mesure, les grèves contre la réforme des retraites ont fait reculer le chiffre d'affaires du géant de 14,2% par rapport à 2019, atteignant 29,97 milliards d'euros. Les conséquences de la crise sanitaire sont chiffrées à 6,8 milliards d'euros par le groupe, qui souligne que cet épisode a marqué le «coup d'arrêt le plus fort et le plus durable jamais connu» par ses équipes.
Plusieurs indicateurs soulignent les lourdes conséquences de l'épidémie : son résultat net plonge dans le rouge, à -3 milliards d'euros, et sa dette nette atteint désormais 38,1 milliards d'euros, en incluant les 25 milliards d'euros repris par l'État en janvier. En outre, «la mobilité internationale est à l'arrêt et le marché français au ralenti», souligne la SNCF. Son activité grande vitesse ferroviaire a été particulièrement frappée par la pandémie, lorsque les trains étaient à l'arrêt, plus encore que celle de SNCF Réseau ou de SNCF Gares & connexions, qui a tout de même vu les redevances commerciales s'effondrer.
Côté voyageurs, la baisse du trafic atteint, par rapport à 2019, 48% pour les trains à grande vitesse, dont les Ouigo et TGV INOUi. Le recul est moins marqué mais reste massif pour Transilien (-45%), les TER (-32%) et Keolis (-30%).
La SNCF se félicite d'avoir obtenu l'appui de l'État pour traverser cette crise, avec un plan de soutien et une reprise de dette. En parallèle, le groupe rappelle avoir engagé «un ensemble de mesures d'économies additionnelles inédites», pour 2,5 milliards d'euros environ, dont l'abandon de projets d'investissement ou des coupures budgétaires. Autant de mesures ayant permis de «limiter l'impact de la crise» sur son bilan.
Le groupe ferroviaire estime cependant que son modèle économique a montré sa «résilience» l'année dernière : le fret ferroviaire, dont le chiffre d'affaires recule de 12%, a limité les dégâts. Sa société Geodis présente quant à elle un bilan positif, en hausse de 4,5% sur l'année. L'appui des exécutifs régionaux et locaux a également permis d'atténuer le choc pour les TER ainsi que Keolis.
En outre, SNCF rappelle que chaque levée des restrictions sanitaires s'est accompagnée de «redémarrages réussis», signes de «l'engouement des Français pour le train» : le TGV a ainsi vivement rebondi, après le premier confinement, passant de 10% de fréquentation à 80% en quelques semaines. Le groupe ferroviaire compte également renforcer sa présence à l'international, via, notamment, Keolis et Geodis. Un dynamisme «prometteur», qu'illustrent plusieurs contrats remportés à Copenhague et à Londres.