Frappes aériennes au Nigeria : des fidèles tués par erreur lors d'un festival religieux

Au moins 85 civils ont été tués dans l'État de Kaduna, au nord-ouest du Nigeria, lors d'une frappe aérienne pendant une célébration religieuse musulmane le dimanche, a indiqué l'autorité locale de gestion des urgences.

Les civils ont été tués lors d'une "erreur de bombardement", a déclaré le président Bola Tinubu, sans donner de bilan des victimes.

Le gouverneur de l'État, Uba Sani, avait précédemment déclaré qu'ils avaient été "tués par erreur" par un drone militaire "visant des terroristes et des bandits". Des dizaines d'autres ont également été blessés.

Le ministère de la Défense a qualifié l'opération de "tragédie inutile", ajoutant qu'une mission routinière contre des militants avait "involontairement touché des membres de la communauté".

L'armée nigériane combat depuis des années des criminels armés et des militants opérant dans certaines parties du nord du Nigeria, attaquant des villages et enlevant des résidents contre rançon.

Le porte-parole de la Défense, le général de division Edward Buba, a déclaré que la frappe aérienne de dimanche était basée sur des renseignements crédibles sur la présence de "terroristes" dans la région.

Le président Tinubu a demandé une "enquête approfondie et complète sur l'incident et appelle au calme pendant que les autorités examinent diligemment l'accident", a indiqué un communiqué de son bureau. Le gouverneur a également appelé à une enquête.

La frappe aérienne a eu lieu lorsque des villageois de Tundun Biri se sont réunis pour une célébration religieuse dimanche soir.

"Le bureau de la zone nord-ouest a reçu des détails des autorités locales selon lesquels 85 corps ont été enterrés jusqu'à présent tandis que les recherches se poursuivent", a indiqué un communiqué de l'Agence nationale de gestion des urgences dans la capitale fédérale, Abuja.

"Il est à noter que les victimes étaient des enfants, des femmes et des personnes âgées." Le bilan des victimes n'a pas été confirmé et les estimations varient de 30 à plus de 85.

Un homme qui a été témoin de ce qui s'est passé a déclaré au service haoussa de la BBC qu'il y avait eu deux attaques.

"L'avion a largué une bombe sur le lieu, détruisant et tuant nos gens, y compris des femmes et des enfants", a-t-il dit.

"La deuxième bombe a été larguée sur certains d'entre nous qui sommes allés chercher les corps des victimes de la première explosion. Nous avons perdu environ 34 personnes dans ma famille et nous avons 66 personnes blessées à l'hôpital."

Une femme qui a vu les conséquences de la frappe aérienne a déclaré à la BBC que des corps étaient éparpillés partout.

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"Certaines femmes sont mortes en tenant leurs bébés, certains bébés ont survécu tandis que d'autres sont morts avec leurs mères", a-t-elle dit.

L'armée nigériane a été accusée par le passé de causer des pertes civiles en combattant des groupes armés, localement appelés des bandits, dans le nord-ouest du pays. Le gouvernement a qualifié ces groupes de "terroristes".

En 2021, au moins 20 pêcheurs ont été tués accidentellement lors d'une frappe d'un avion de chasse nigérian sur un camp djihadiste dans le nord-est du Nigeria.

Plus de 300 personnes ont été tuées depuis 2017 dans des frappes accidentelles par les forces nigérianes, selon un rapport de SB Morgen, une société de recherche.