Funérailles d'Elizabeth II : qui est invité, qui est écarté ? tout savoir sur l'événement historique
Ce lundi 19 septembre, le Royaume-Uni va vivre un moment historique : les Britanniques vont dire au revoir à leur reine, Elizabeth II, morte à 96 ans, jeudi 9 septembre à Balmoral en Ecosse.
Pour les funérailles royales organisées ce lundi, un déroulé grandiose est prévu avec des invités prestigieux, au milieu d'une foule immense attendue à Londres.
De Westminster à Windsor : le déroulé de la journée
Jeudi 15 septembre, le palais de Buckingham et le gouvernement britannique ont annoncé dans un communiqué le déroulé des événements. Les personnes désirant se recueillir à l'abbaye de Westminster ont jusqu'à 6h30 pour le faire.
À partir de 11h30 commencera le transport du cercueil royal depuis son catafalque situé dans le hall de Westminster jusqu'à l'abbaye.
Grâce à un attelage monté sur un affût de canon tiré avec des cordes, de jeunes marins ont été désignés comme transporteurs. Les membres de la famille royale marcheront derrière le cercueil jusqu'à la porte ouest de l'abbaye.
Dans l'ordre de préséance, les quatre enfants d'Elizabeth II : le roi Charles III, la princesse Anne,le prince Andrew et le prince Edward. Suivront également les petits-fils de la reine, William et Harry.
Arrivé à destination, le cercueil sera déposé sur une plate-forme érigée dans le chœur.
Les funérailles nationales commenceront dès midi (heure française). Le sermon sera prononcé par Justin Welby, dirigeant spirituel de l'Eglise anglicane. David Hoyle, doyen de Westminster, sera en charge de la cérémonie.
Celle-ci durera environ une heure et sera clôturée par le "Last Post", la sonnerie aux morts qui rend hommage aux soldats britanniques tombés au combat. Deux minutes de silence seront respectées.
Tandis que se termineront les funérailles, le cercueil de la reine sera redisposé sur l'affût de canon vers 13h15. Il défilera ensuite à Londres, jusqu'à l'arc de Wellington, à Hyde Park Corner, vers 14h.
C'est ici qu'un corbillard viendra charger le cercueil avant de le transférer au château de Windsor, situé à trente kilomètres de là.
Aux alentours de 16h10, une procession débutera à l'arrivée du cortège dans la ville de Windsor. Elle accompagnera le cercueil de la souveraine jusqu'à la chapelle royale de Saint-Geroges, au château de Windsor.
Un service religieux y sera donné à partir de 17h, en présence de 800 personnes.
Elizabeth II sera ensuite inhumée à 20h30 lors d'une cérémonie privée en présence des seuls membres de la famille royale, sans caméras.
Son cercueil reposera dans la chapelle du roi George VI, où se trouvent déjà ses parents ainsi que les cendres de sa sœur, la princesse Margaret, décédée en 2002.
Funérailles d’Elizabeth II : Joe Biden rend hommage à la reine
Le cercueil du prince Philip (décédé en 2021) sera déplacé du caveau royal dans lequel il repose, pour rejoindre celui de son épouse.
Qui est invité, qui est écarté ?
Les funérailles d'Etat de la reine Elizabeth II représentent l'un des plus grands rassemblements diplomatiques depuis des décennies.
L'abbaye de Westminster ne pouvant admettre plus de 2 000 personnes, seuls les chefs d'Etat et un ou deux invités par pays auraient, selon une information révélée par Politico, été conviés.
Des têtes couronnées : désormais seule reine régnante d'Europe, Margrethe du Danemark sera présente. Le roi d'Espagne Felipe VI sera accompagné de son père Juan Carlos I, qui a abdiqué en 2014. Le roi des Pays-bas Willem-Alexander, son épouse la reine Maxima et la princesse Beatrix, sa mère, seront également présents.
Les rois Philippe des Belges, Harald V et le prince Albert II de Monaco assisteront aussi aux funérailles.
Depuis leur ascension sur le trône en 2019, l'empereur Naruhito et l'impératrice Masako du Japon viendront, malgré la tradition japonaise qui veut que l'empereur n'assiste que très rarement aux funérailles.
Les dirigeants du monde : Joe Biden a annoncé qu'il se rendrait aux funérailles de la reine avec son épouse, Jill. Contrairement au protocole initialement annoncé, le président américain aurait reçu l'autorisation d'utiliser sa limousine présidentielle blindée.
Mort d’Elizabeth II : Emmanuel Macron en visite auprès du cercueil
Un régime de faveur auquel ne se soumettra pas Emmanuel Macron, assurant "qu'il suivrait toutes les consignes formulées par les autorités britanniques" d'après une information rapportée par Gala.
En plus du président de la République, Sergio Mattarella (Italie), Franck-Walter Steinmeier (Allemagne), Isaac Herzog (Israël) ou encore Yoon Suk-yeol (Corée du Sud) seront présents. Les présidents turc Tayyip Erdogan et brésilien Jair Bolsonaro viendront également.
Dans un geste symbolique visant à rendre hommage à la reine" précise l'AFP, "le Premier ministre irlandais Michael Martin sera également présent.
D'autres premiers ministres tels que Justin Trudeau du Canada, Anthony Albanese d'Australie et Jacinda Arden de Nouvelle-Zélande s'assiéront sur les bancs de l'Abbaye de Westminster.
La Première dame ukrainienne, Olena Zelensky se rendra bien à Londres. Le tabloïd britannique The Sun, a révélé l'information tandis que son mari, dirigeant de l'Ukraine, devrait visiblement annuler sa venue.
Royaume Uni : la santé de Charles III inquiète les Britanniques
Dans la liste des non-invités, on peut compter la Birmanie, la Syrie, l'Afghanistan et la Corée du Nord. Bien qu'il se soit écarté lui-même de l'événement, la Russie juge "blasphématoire et "immoral" le fait que Vladimir Poutine ne soit pas formellement convié.
Quid du Commonwealth ? Malgré quelques volontés républicaines non assouvies, les dirigeants d'anciennes colonies britanniques ont été invités.
Il s'agit là du dirigeant sud-africain Cyril Ramaphosa, de la première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, du président sri-lankais Ranil Wickremesinghe et du premier ministre Frank Bainimarama.
Côté britannique seront évidemment présents Lizz Truss et d'anciens premiers ministres. Tous les membres de la famille royale, à savoir les quatre enfants de la reine et ses huit petits-enfants : Peter, Zara, William, Harry, Béatrice, Eugénie, Louise et James.
À noter que 200 personnes décorées par la reine en juin dernier, notamment des soignants impliqués dans la pandémie de Covid-19, sont invitées.
Deuil royal et deuil national
Au lendemain de l'annonce de la mort de la reine d'Angleterre, Charles III a proclamé le vendredi 9 septembre un deuil royal qui durera jusqu'à 7 jours après les funérailles d'Elizabeth II.
Un protocole de deuil est mis en place dans tout le pays pour respecter le "National Mourning" (deuil national) qui équivaut à "une période de réflexion après le décès du souverain ou d'un membre de la famille royale" explique le communiqué diffusé par le gouvernement.
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Il n'y a pas de règles proprement imposées pendant cette période. Le communiqué indique que les institutions resteront ouvertes et que les événements publics peuvent être maintenus.
Comme le rapporte BFMTV, la Premier League a quand même reporté les matches prévus le week-end dernier. Le Tour de Grande-Bretagne a, lui aussi, été arrêté au terme de la cinquième étape.
Pour rendre hommage à celle qui fut leur souveraine pendant 70 ans et 7 mois, le pays fonctionne à l'arrêt. Les Echos indique que lorsque les spectacles sont maintenus, "une minute de silence est observée avant l'ouverture du rideau".
Des us et coutumes ancestraux
Certaines traditions ont, en revanche, été respectées pour marquer le décès "du plus ancien monarque britannique". La mise en berne des drapeaux en fait partie.
Parmi elles, on trouve également la salve d'armes dont le tir est rendu obligatoire pour "marquer certains événements en rapport avec la famille royale depuis 1808" selon la BBC News. Le 9 septembre, donc, une salve royale a été tirée à Hyde Park à Londres.
Le site de la radio-télévision britannique précise que des coups de canon ont été tirés "pour chaque année de vie de l'ancienne monarque".
Une troisième pratique, qui remonterait au VIIe siècle, consiste à faire sonner les cloches entièrement étouffées afin de créer en écho en installant des tampons de part et d'autre du battant.
Une tradition qui n'avait pas été réitérée depuis le décès de la mère de la reine, en 2002. Le lendemain de la mort d'Elizabeth II, elle a sonné une fois pour chaque année de sa vie, soit 96 fois.
C'est le jour des funérailles de la reine que cette séquence du deuil atteint son apogée en Angleterre. Ce 19 septembre, journée de "bank holiday", les écoles seront fermées ainsi que tous les magasins et la Bourse de Londres.
Les Britanniques auront droit à un jour de congé pour respecter cette journée, hautement symbolique dans l'histoire du pays.
De même, deux minutes de silence seront respectées à midi à travers le pays et les cloches des 160 000 églises du royaume tinteront pendant près d'une heure.
Une facture à six zéros
Selon BFMTV, le coût des funérailles risque d'être salé, notamment à cause de la période de deuil qui s'étend sur plusieurs semaines.
Le site indique une somme de 35 millions d'euros de pertes liées principalement aux jours fériés imposés aux magasins, à la Bourse et aux services publics.
"L'économie britannique va tourner au ralenti durant 12 jours, ce qui pourrait avoir un impact non négligeable sur le PIB du Royaume-Uni."
The Independant estime un coût compris entre 1,5 et 6 milliards de livres.
Selon la Confederation of British Industry, le mariage de Kate et William en 2011 avait fait perdre à l'économie britannique quelque 6 milliards de livres.
Comment suivre les funérailles ?
Alors que toutes les caméras du monde seront braquées vers l'Angleterre ce lundi 19 septembre, TF1 et France 2 ont annoncé des éditions spéciales. Afin de vivre cet événement historique au plus près, TF1 informe de la déprogrammation des émissions de la matinée.
Dès 6h du matin, TéléLoisirs annonce que la Une prendra l'antenne dans une édition conjointe avec LCI en direct de la capitale anglaise.
Pour France 2, le duo Thomas Soto-Julia Vignali sera en direct jusqu'à 9h40 pour suivre les évènements d'outre-Manche. Julian Bugier reprendra ensuite l'antenne accompagné de Stéphane Bern.
Le groupe a indiqué que Franceinfo (canal 27 de la TNT) consacrerait également son antenne en continue aux obsèques de la reine, selon LaDepeche.
