Guerre en Ukraine : Le G7 déterminé à aider davantage l’Ukraine
Les exportations de céréales ont repris jeudi matin depuis les ports ukrainiens, après le retour de la Russie dans l'accord sur un couloir humanitaire.
le G7 s'engageant de son côté à empêcher Moscou «d'affamer» et de faire «mourir de froid» les Ukrainiens cet hiver.
Dans le même temps, l'AIEA a affirmé jeudi n'avoir décelé à ce stade «aucun signe d'activités nucléaires non déclarées» dans trois lieux inspectés à la demande de Kiev, accusé par Moscou d'avoir effacé les preuves de préparation d'une «bombe sale».
La Russie a repris mercredi sa participation à cet accord, signé en juillet sous l'égide de l'Onu et de la Turquie, sur les exportations de céréales et autres produits agricoles, estimant avoir reçu des garanties de Kiev sur la démilitarisation du couloir humanitaire sécurisé en mer Noire.
Selon le ministère turc de la Défense cité par l'agence officielle Anadolu, 426 bateaux ont déjà suivi ce trajet sécurisé depuis le 1er août.
Des «conséquences imprévisibles et dangereuses»
Les États-Unis se sont félicités, comme l'Onu, de ce dénouement, et ont salué le rôle de la Turquie, mais ont souligné que l'accord céréalier devait maintenant être reconduit au-delà de la date limite prévue du 19 novembre.
«Avant de décider de continuer, il sera nécessaire de procéder à une évaluation», a toutefois prévenu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Une haute responsable de l'Onu impliquée dans les négociations, Rebeca Grynspan, a elle dit son «espoir» que l'accord soit prolongé.
D'autant que les négociations sur un autre sujet épineux, le déblocage des exportations d'engrais russes, ont fait, selon elle, «d'importants pas en avant» même s'il «reste encore du chemin à faire». Une avancée sur ce plan pourrait sans doute faciliter les choses.
Moscou avait suspendu samedi sa participation à l'accord céréalier après une attaque menée avec des drones marins contre sa flotte basée dans la rade de Sébastopol, en Crimée annexée.
L'armée russe a accusé l'Ukraine d'avoir mené cette opération, qui a touché au moins un bâtiment militaire russe, avec l'aide «d'experts britanniques» et en utilisant le couloir maritime réservé aux exportations de céréales.
La Russie a d'ailleurs convoqué jeudi l'ambassadrice britannique à Moscou afin de lui signifier que «de telles actions hostiles par le Royaume-Uni risquent de mener à une escalade de la situation qui pourrait avoir des conséquences imprévisibles et dangereuses», a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué. Londres nie toute implication.
Face à la guerre, la Suisse a invoqué sa neutralité pour interdire à l'Allemagne d'envoyer en Ukraine les munitions de fabrication suisse destinées aux chars de défense antiaérienne que Berlin veut livrer à Kiev.
À l’inverse, le parlement bulgare a décidé jeudi d'aider militairement l'Ukraine par l'envoi d'armes après des tergiversations liées à la proximité historique du pays avec la Russie.
Les pays du G7, réunis à Münster en Allemagne, ont eux dénoncé les «méthodes perfides» de la Russie dans sa façon de mener la guerre en essayant «d'affamer, d'assoiffer ou de faire geler les gens en attaquant des infrastructures civiles» et devraient examiner «des moyens de continuer à soutenir l'Ukraine», selon des sources diplomatiques.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que les frappes russes avaient endommagé 40% des installations énergétiques ukrainiennes.
À l'approche du G20 prévu mi-novembre, il a affirmé jeudi, dans une conférence de presse conjointe à Kiev avec son homologue grecque Katerina Sakellaropoulouque, que l'Ukraine n'y participerait pas si le président russe Vladimir Poutine était présent.
Sur le terrain, les autorités séparatistes de l'est de l'Ukraine ont annoncé jeudi la libération de 107 soldats dans un nouvel échange avec Kiev, qui va récupérer de son côté le même nombre de prisonniers.
«Nous ramenons 107 de nos combattants des geôles ukrainiennes», dont «65 viennent des républiques populaires de Donetsk et Lougansk», a affirmé sur Telegram l'un des principaux dirigeants des séparatistes prorusses, Denis Pouchiline. Nous rapporte Le Figaro .