Visite de Macron au Gabon : la situation des étudiants gabonais au centre des discussions
Lors de la visite d'Emmanuel Macron en Afrique centrale, la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau qui l'accompagnait, a rendu visite aux anciens étudiants gabonais en France.
La rencontre avec ces alumnis (anciens élèves de grandes écoles ou d'universités) a eu lieu dans les locaux de l’Institut français qui abrite aussi Campus France, le guichet unique où les jeunes désireux d’étudier en France doivent obligatoirement s’adresser.
La ministre a été interpellée sur l’augmentation des frais de scolarité qui sont passés de 270 à plus de 3 000 euros.
Ils sont tous jeunes. Les uns sont cadres dans l’administration gabonaise, les autres dans le secteur privé. En face de la ministre française de l’Enseignement supérieur, ils ont raconté leurs années études dans les instituts et universités françaises.
Non boursière, Frédérique Eyang Beyeme a dit à la ministre ses difficultés : « Les étudiants non boursiers n'ont pas la possibilité d'avoir un logement étudiant. Nous devons nous tourner vers des appartements, des studios dans le privé. Au vu du coût du logement en France, ce n'est pas toujours facile. »
À propos de l’augmentation des frais de scolarité, Sonia diplômée de droit privé et droit des affaires, pense qu’il s’agit d’un obstacle au droit à l’éducation : « Si certains étudiants n'ont pas la possibilité de régler les frais de scolarité, ils se retrouvent privés de la possibilité d'étudier. »
Harold Leka devenu journaliste après ses études en France, ne dit pas le contraire : « Lorsque les coûts sont élevés, ça peut freiner les enfants des familles modestes. Donc effectivement, c'est un facteur bloquant, même discriminant parce que les études supérieures restent quand même un service public. Bien qu'on soit étrangers, le montant doit être à la portée de toutes et tous. »
Améliorer l'accueil des étudiants
L’augmentation est un acte positif pour l’accueil des étudiants, a expliqué Sylvie Retailleau, la ministre française de l’Enseignement supérieur qui soutient que la France reste une destination estudiantine attractive.
« Cette augmentation des prix a été faite pour améliorer l'accueil des étudiants. Ce qu'il faut savoir c'est qu'il y a de nombreuses conventions ou de nombreux cas d'exonération. Je pense que la France est un des pays d'accueil le moins cher de l'éducation de l'enseignement supérieur. Si vous vous tournez vers les pays anglo-saxons, les prix sont bien plus élevés», a soutenu le ministre français.
Durant sa visite dans les locaux de Campus France Libreville, la ministre a également échangé avec ces jeunes qui veulent à tout prix étudier en France : « La France est le pays par excellence pour les juristes, si nous voulons avoir une formation de qualité. Et on a l'avantage de ne pas subir la barrière linguistique. »
En 2020, 46% des jeunes Gabonais ont choisi la France pour leurs études à l’étranger. Selon RFI.