Gabon : La société civile dénonce les tentatives de retour d’Ali Bongo
Au Gabon, la société civile dénonce l’ancien président Ali Bongo Ondimba et ses proches lors d’une conférence de presse, condamnant leurs tentatives de revenir au pouvoir malgré les poursuites judiciaires pour corruption.
Au Gabon, un vent de contestation souffle au sein de la société civile contre l'ancien président Ali Bongo Ondimba, sa famille et ses proches. Le samedi 18 mai, d'éminentes figures de la société civile ont tenu une conférence de presse pour condamner la tentative des anciens dirigeants de monopoliser l'actualité et de chercher à revenir au pouvoir, alors qu'ils font l'objet de poursuites pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite et blanchiment d'argent.
L'annonce de la grève de la faim entamée par Ali Bongo a exacerbé la colère de la société civile au Gabon. Pour rappel, l'ancien président Ali Bongo et ses deux plus jeunes fils, Jalil et Bilal, ont entamé une grève de la faim pour protester contre ce qu'ils qualifient de "séquestration" et "actes de torture" dont plusieurs membres de leur famille seraient victimes. Cette annonce, faite le 14 mai par leurs avocats, s'accompagne d'un dépôt de plainte devant le tribunal judiciaire de Paris.
Lors de la conférence de presse, les figures de proue de la société civile ont pris la parole. Le député de la transition et figure emblématique de la société civile, Geoffroy Foumboula Lebika, a exprimé son souhait que l'ancien chef de l'État se fasse discret. "Ali Bongo entame une grève de la faim pour exiger la libération de Sylvia, de Noureddin, et ainsi de suite. Nous percevons cela comme une insulte à notre engagement et une manière de nous narguer. Ils doivent répondre de leurs actes."
Georges Mpaga, président du Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG), se montre plus catégorique envers l'ancien président. "La société civile réaffirme son refus de voir Ali Bongo en liberté, comme annoncé par les autorités de la transition. Des actions judiciaires doivent également être engagées contre lui, tout comme elles le sont contre certains de ses proches."
Contacté depuis la France, Me François Zimeray, avocat de la famille Bongo, a déclaré que la famille n'a aucune intention de s'accrocher au pouvoir ni aux actifs. Elle est prête, affirme-t-il, à tourner la page. L'avocat se questionne alors sur la logique actuelle, vers la justice ou la vengeance.