Gambie : la justice allemande se penche sur les crimes des années Jammeh

Un membre d’un escadron de la mort de l’ancien dictateur est jugé en Basse-Saxe pour plusieurs assassinats.
« Junglers », « Black-black » ou « Patrol team »… Trois blasons pour une seule et même unité, un escadron de la mort répondant uniquement aux ordres du dictateur gambien Yahya Jammeh (1994-2017).
Baboucar « Bai » Lowe, aujourd’hui âgé de 46 ans, a fait partie de cette machine à broyer les opposants, les militants des droits humains ou les journalistes.
Il est le premier « jungler » à être jugé pour crimes contre l’humanité. Son procès s’est ouvert à Celle, en Basse-Saxe (Allemagne), lundi 25 avril, alors que la perspective de voir Yahya Jammeh répondre de ses crimes s’éloigne.
Longtemps, l’existence des « Black-black », ainsi nommés en référence à la couleur des uniformes qu’ils revêtaient pour leurs basses œuvres, est demeurée secrète.
Cette unité créée en 2000 mais sans statut légal, forte d’une quarantaine d’hommes – dont les premiers membres ont été entraînés à tuer par un mafieux italien, Francisco Caso, arrivé en Gambie en touriste – était stationnée dans deux bases : une à Banjul, la capitale, l’autre à Kanilaï, le fief de Yahya Jammeh.
Tous provenaient de la State Guards Unit (la garde présidentielle), selon Le Monde.