Nouvelles frappes sur Gaza, Blinken en Israël pour appeler à épargner les civils
Israël a mené de nouvelles frappes contre le Hamas à Gaza où il poursuit ses opérations terrestres, au moment de l'arrivée à Tel-Aviv du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui doit appeler à des "mesures concrètes" pour épargner les civils.
Le secrétaire d'Etat américain a débuté sa deuxième tournée au Proche-Orient depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël et qui suscite des craintes d'un embrasement régional.
Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avait annoncé jeudi soir, après quasiment une semaine de combats au sol, être parvenu à encercler la ville de Gaza, où des quartiers entiers sont transformés en champs de ruines, pour y détruire les "centres" du mouvement islamiste.
Au Liban, le puissant chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit prononcer un discours vendredi pour la première fois depuis le début de la guerre et indiquer si sa formation, alliée du Hamas et soutenue par l'Iran, entrera de plain-pied dans le conflit, qui a déjà fait des milliers de morts.
En Israël, "nous allons parler de mesures concrètes qui peuvent et doivent être prises pour minimiser les dommages causés aux hommes, aux femmes et aux enfants de Gaza", avait déclaré M. Blinken avant de quitter Washington.
Depuis près de quatre semaines, les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, totalement assiégée, vivent sous les bombardements israéliens, dans une situation humanitaire catastrophique.
Selon le Hamas, plus de 9.000 personnes, dont 3.760 enfants, ont été tuées dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza.
En Israël, au moins 1.400 personnes ont été tuées selon les autorités depuis le début de la guerre, en majorité des civils massacrés le jour de l'attaque du Hamas, d'une violence et d'une ampleur inédites depuis la création d'Israël en 1948. Plus de 240 personnes ont été prises en otage.
"Pertes douloureuses"
Nous sommes au cœur de la campagne (militaire), nos succès sont impressionnants", s'est félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, jeudi, lors d'une visite d'une base militaire près de Tel-Aviv.
Il a toutefois reconnu que l'opération était "difficile" et qu'Israël enregistrait des "pertes douloureuses".
L'armée, qui a fait état de 332 soldats tués depuis le 7 octobre, mène depuis une semaine des combats au sol acharnés, accompagnés de bombardements, dans le nord la bande de Gaza afin d'y détruire les infrastructures du Hamas, selon tv5monde.
Plusieurs bombardements ont frappé le territoire palestinien tôt vendredi, selon un journaliste de l'AFP.
D'après le ministère de la Santé du Hamas, sept personnes ont été tuées dans un bombardement sur Jabaliya, un camp de réfugiés palestiniens du nord de la bande de Gaza déjà visé par des frappes meurtrières les jours précédents, et 15 autres dans le quartier de Zaytoun, dans la ville de Gaza.
Toujours dans le nord, la branche armée du Hamas a annoncé vendredi avoir attaqué les soldats israéliens près de Beit Lahia, lors de combats rapprochés.
L'armée israélienne a indiqué avoir combattu pendant la nuit "un certain nombre d'unités terroristes" qui ont fait usage de "missiles antichars" et d'engins explosifs artisanaux.
Des vidéos postées par le Hamas montrent des combattants du groupe islamiste surgissant de tunnels pour attaquer les chars israéliens, dont la progression est rendue difficile par les destructions.
Depuis la mi-octobre, l'armée israélienne appelle la population à fuir le nord de la bande de Gaza, notamment la ville de Gaza, très densément peuplée, où se concentre l'essentiel des opérations militaires.
Dans cette ville, des habitants sont venus chercher refuge près de l'hôpital Al-Qods. "Ce n'est pas une vie. Nous avons besoin d'un endroit sûr pour nos enfants", a raconté à l'AFP Hiyam Shamlakh, 50 ans. "Tout le monde est terrifié. Les enfants, les femmes, les personnes âgées."
Renvoi des travailleurs gazaouis
Vendredi, Israël a commencé à renvoyer à Gaza des milliers de travailleurs palestiniens bloqués sur son sol depuis l'attaque du Hamas.
Des images diffusées en direct par l'AFP depuis la ville proche de Rafah montrent des personnes traversant le poste-frontière de Karem Abou Salem (appelé Kerem Shalom côté israélien), entre Israël et la bande de Gaza, à la pointe sud-est du petit territoire palestinien.
Jeudi, selon l'ONU, 60 Palestiniens blessés ainsi que quelque 400 étrangers avaient pu quitter Gaza vers l'Egypte via le poste-frontière de Rafah, seule fenêtre sur le monde pour le territoire.