Gaza: Fuite massive au sud de Gaza sous la pression militaire israélienne
Des centaines de Palestiniens fuient le sud de Gaza alors que les opérations militaires israéliennes se poursuivent
Des centaines de Palestiniens ont quitté les quartiers nord de Khan Younès, une grande ville du sud de la bande de Gaza, ce dimanche, selon des correspondants de l’AFP. Cette fuite intervient après que l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de la région en préparation de nouvelles opérations militaires.
Ce matin, des avions de guerre israéliens ont largué des messages demandant aux civils de quitter la zone d’al-Jalaa, tandis que des SMS ont été envoyés pour pousser les familles, souvent déjà déplacées plusieurs fois, à fuir à nouveau. Les bombardements, incessants depuis le 7 octobre, ont exacerbé la crise humanitaire dans ce territoire côtier.
La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent des commandos du Hamas sur le sol israélien, faisant 1198 morts, selon les données officielles israéliennes. Parmi les 251 personnes enlevées, 111 sont toujours détenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l’armée israélienne.
Les représailles israéliennes ont causé jusqu’à présent 39 790 morts à Gaza, d’après le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, sans distinction entre civils et combattants. La situation humanitaire s’aggrave, le territoire palestinien étant menacé de famine, d’après l’ONU.
« Toute une vie dans un petit sac »
L’armée israélienne vise à déloger les combattants du Hamas de Khan Younès, une ville déjà éprouvée par plusieurs campagnes militaires et dont certaines zones ont été complètement rasées. Les troupes israéliennes sont contraintes de revenir dans des secteurs précédemment évacués en raison de la résurgence de groupes du Hamas.
Dimanche, des familles, emportant leurs affaires les plus essentielles, fuyaient al-Jalaa à pied ou dans des pick-up chargés de matelas, vêtements et ustensiles de cuisine. Oum Sami Chahada, 55 ans, fait partie de ces familles en exode constant.
« J’ai fui la ville de Gaza au début de la guerre pour Khan Younès, où ma fille a été tuée dans un bombardement. Nous avons ensuite été à Rafah, puis revenus ici. Maintenant, avec cet ordre d’évacuation, nous ne savons plus où aller », raconte-t-elle à l’AFP.
Philippe Lazzarini, directeur de l’UNRWA (l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens), a déclaré sur X que plus de 75 000 personnes ont été déplacées dans le sud-ouest de Gaza ces derniers jours. « Les Gazaouis sont pris au piège et n’ont nulle part où aller. Certains n’ont pu emporter que leurs enfants, d’autres ont rassemblé toute leur vie dans un petit sac », a-t-il écrit.