Gaza : Joe Biden conditionne pour la première fois les ventes d’armes à Israël
Lors d'un entretien mercredi soir avec la chaîne CNN, le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle posture vis-à-vis d'Israël, allié historique des États-Unis.
Il a déclaré que les livraisons d'armes offensives seraient conditionnées, spécifiquement si Israël engageait des opérations militaires dans la ville de Rafah, où résident plus d'un million de Palestiniens.
Cette prise de position inédite pourrait marquer un tournant dans les relations entre les deux pays, particulièrement depuis les récentes attaques du Hamas début octobre. Biden a affirmé que si les soldats israéliens venaient à entrer à Rafah, son gouvernement retiendrait la fourniture d'armes habituellement utilisées contre des zones urbaines, telles que des obus d'artillerie.
Benyamin Nétanyahou, Premier ministre israélien, avait exprimé sa volonté de lancer une offensive d'envergure contre Rafah, affirmant que les derniers bataillons du Hamas s'y trouvaient retranchés. Cependant, cette déclaration de Biden semble remettre en question le soutien inconditionnel des États-Unis à de telles opérations.
L'annonce survient alors que l'armée israélienne a déjà commencé à déployer des chars dans la ville de Rafah et a pris le contrôle du point de passage à la frontière avec l'Égypte. Cette région est cruciale pour le transit de l'aide humanitaire destinée aux déplacés internes de Gaza.
C'est la première fois que le président américain, âgé de 81 ans, impose publiquement des conditions au soutien militaire à Israël. Il a également exprimé sa préoccupation concernant l'utilisation de bombes américaines ayant entraîné la mort de civils à Gaza, soulignant que de telles actions sont condamnables.
Bien que Biden ait assuré que les États-Unis continueraient à protéger Israël avec le Dôme de fer, son annonce a suscité des réactions mitigées en Israël. Certains responsables israéliens ont exprimé leur déception face à cette nouvelle position, la qualifiant de difficile à entendre.
La décision de Biden intervient également dans un contexte où les négociations pour un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas sont en cours, avec le Qatar et l'Égypte en tant que médiateurs. Ces pourparlers visent à mettre fin aux hostilités et à faciliter l'échange de prisonniers entre les deux parties.