Guerre en Ukraine : le géant russe Gazprom lâche la France et la Bulgarie et se rapproche de la Hongrie
Gazprom a informé Engie, premier fournisseur de gaz naturel en France, de la réduction de ses livraisons de gaz à partir de mardi (30 août). La France s’éloigne encore un peu plus du gaz russe.
Tel que vérifié par EURACTIV France auprès d’Engie, les deux entreprises annoncent ce mardi la réduction de leurs échanges en raison des désaccords sur l’application des termes du contrat. Néanmoins, ni Engie, ni Gazprom, n’ont apporté pour le moment de précisions sur leur teneur.
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Le leader français de la fourniture de gaz, dont l’État détient presque 24% des parts, avait déjà drastiquement réduit ses échanges avec l’entreprise d’État russe.
GRTGaz, une filiale d’Engie, déclarait en ce sens le 17 juin que la France ne recevait plus de gaz russe par gazoduc.
Les importations étaient passées à 1,5 TWh par mois suite au déclenchement de l’invasion de l’Ukraine. En perspective des 400 TWh qu’importe chaque année Engie en Europe, le gaz russe ne représentait déjà plus qu’une part infime de ces importations. Surtout en comparaison des 121 TWh importés en 2021, soit 20% des approvisionnements totaux de l’entreprise sur l’année selon les analystes de Morningstar.
Pour 2022, 2023 et 2024, Engie se veut rassurante puisque, selon ses dires, l’entreprise « avait d’ores et déjà sécurisé les volumes nécessaires pour assurer l’approvisionnement de ses clients et pour ses propres besoins », indique-t-elle dans son communiqué.
Le groupe précisait fin juillet que « les volumes résiduels [de gaz russe], qui représentent environ 4 % de la fourniture de gaz d’Engie à ses clients BtoB, BtoC et pour la consommation de ses propres centrales à gaz à cycle combiné en Europe, se situent largement dans la fourchette habituelle de volatilité que le Groupe gère en permanence ».
Engie se dit même confiante pour l’hiver 2023-2024, avec des « volumes supplémentaires contractés par de nouvelles sources d’approvisionnement, y compris de GNL, accompagnés d’une diminution de la demande » qui « permettront de suppléer aux besoins en gaz russe ».
En ce sens, l’entreprise négocie actuellement avec la société algérienne Sonatrach pour augmenter ses importations de gaz algérien. La directrice générale de l’entreprise, Catherine MacGregor, avait accompagné le président de la République Emmanuel Macron en Algérie lors de sa « visite d’amitié » la semaine dernière, selon euractiv.