Royaume-Uni: "Bébé à trois parents" : un enfant est né avec l'ADN de trois personnes
La question est-elle ''révolutionnaire'' ou ''morale'' en premier lieu ?
Conçu par FIV et né au Royaume-Uni, le bébé possède l’ADN de ses deux parents et d’une donneuse.
C’est le premier bébé britannique à avoir été conçu grâce à l’ADN de trois personnes. L’enfant, né suite à une procédure de FIV très particulière, possède le patrimoine génétique de sa mère, de son père et d’une donneuse, rapporte The Guardian le 9 mai.
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Remplacer l’ADN malade par un ADN sain
La méthode, appelée MDT pour mitochondrial donation treatment ou technique de transfert de fuseau maternel en français, vise à protéger l’enfant d’une maladie grave, parfois mortelle, que peut lui transmettre sa mère.
Tout se passe au niveau des mitochondries. Ces petites structures présentes dans les cellules transforment le sucre et l’oxygène en énergie. Elles ont leurs propres gènes et leur propre ADN noté ADNmt, mais dans de rares cas, elles peuvent contenir des mutations novices notamment pour le cerveau, le cœur ou encore les muscles.
Lors de la fécondation, l’ADNmt de la mère est transmise à l’enfant. Si une femme est porteuse de mitochondries défectueuses, elle peut les transmettre à son enfant qui peut alors, développer une maladie ou un syndrome mortel.
Dans le cas du bébé britannique, les scientifiques ont donc remplacé l’ADNmt de la mère par celui d’une donneuse, pour éviter que des mutations ne se transmettent. Les deux ovules ont été au préalable fécondés par le sperme du père. L’ovule modifié de la mère (avec les mitochondries non mutées) a ensuite été intégré à son utérus. L’enfant a donc reçu une très faible quantité de matériel génétique - environ 37 gènes - de cette tierce personne. Plus de 99,8% de son ADN provient de ses parents, indique The Guardian.
Qualifiée de “révolutionnaire” par le média britannique, la méthode comporte des risques. Une petite quantité de mitochondries mutées de la mère peuvent tout de même se retrouver dans l’ovule modifié, et se multiplier une fois celui-ci implanté dans l’utérus. Le risque de maladie n’est donc pas de zéro pour l’enfant.
Autorisé en Grande-Bretagne depuis 2015
Malgré les risques, la Grande-Bretagne a été le premier pays en 2015 à autoriser la conception de bébés à partir d’ADN de trois adultes. L’année suivante, un médecin américain annonce la naissance au Mexique d’un bébé issu de cette technique, une première mondiale. Trois ans plus tard, la Grèce voit naître son premier enfant créé avec la MDT, et pour la première fois, celle-ci est utilisée dans le cas d’une infertilité. Rapporte Caminteresse