"Gérard Piqué je t'ai jamais aimé", une lettre inédite boulverse les réseaux sociaux
Un supporter du Real Madrid a adressé « une si longue lettre » au défenseur du Barça Gérard Piqué en marge de la réception d’Alméria ce samedi au Camp Nou. La dernière de l’Espagnol dans sa carrière de footballeur.
Cher Gerard,
« Après quatorze ans de relation houleuse, voilà que nos chemins se séparent. Toi, le grand défenseur, par la taille (beaucoup) et par le talent (un peu).
Il faut dire que pour moi, tu es la dernière figure personnifiée du Clásico. Celle qui m’a fait du mal, m’a meurtri au plus profond, pour nourrir chaque saison ma rancœur envers le FC Barcelone. Car oui Gerard, je déteste le Barça : ses couleurs, son « identité » , ses ploucs de supporters et bien évidemment, ses tricheurs joueurs.
Mes deux premiers souvenirs de toi sont pourtant positifs. Lorsque je te rencontre, tu évolues ainsi à Saragosse, nous sommes le 14 janvier 2007, j’ai 11 ans et je regarde Sport+. Sous mes yeux, Robinho, l’une de mes idoles de jeunesse (avant qu’il ne garnisse les rangs du FC Prison) te traîne au sol par ses feintes de corps et ses passements de jambes. Du pur régal. Puis un an plus tard, je te retrouve, tout sourire, car tu poses aux côtés de mon véritable modèle, Cristiano Ronaldo. Avec Manchester United cette fois.
Sous la pluie au Loujniki de Moscou, vous souleviez votre première Ligue des champions, avant que vos routes ne s’éloignent définitivement. Les nôtres également. Durant cet été 2008, tu décides en effet de sympathiser avec le diable. Souvent déguisé, le mal a cette fois pris les allures d’un tacticien nommé Josep Guardiola.
Désireux de construire une équipe à son image, Pep t’a rapatrié chez toi, bien décidé à faire de la Masia son fer de lance. Et quel tremplin ! Pendant cinq ans Gerard, oui cinq ans, tu as noirci ma vie footballistique. Moi, le Merengue convaincu, habitué au faste et au caviar, me retrouvais à manger des cailloux, sevré par un rival affamé (et bien trop fort).
C’est du moins ce que me dit mon esprit, lorsqu’il m’invite à ressasser chacun de ces moments vécus à l’orée de la décennie écoulée. Et de ce grand Barça : tu en as été partie prenante.
Je me souviens du 2-6 infligé à Santiago-Bernabéu, en cet après-midi du 2 mai 2009. Quand, marquant le dernier but de la partie, tu célébrais en tirant ton maillot, comme pour montrer la supériorité catalane sur les nantis de la capitale. Ou que dire de la fameuse « manita » , prise dans les gencives, le 29 novembre 2010.
Là encore, tu narguais les faibles esprits madrilènes en agitant fièrement ta main pour former un « 5 » . À l’image de la gifle que tu venais de nous coller. Debout, devant mon ordinateur HP Pavilion et son streaming défaillant, je ne pouvais que m’incliner.
La mine défaite, je compris la puissance qui t’entourait, symbolisée par le vénérable Carles Puyol (seul Barcelonais à avoir une place particulière dans mon cœur), mais également ta qualité technique, n’ayant eu de cesse de m’impressionner, je l’avoue. Le crochet que tu plaça à Iván Córdoba, en demi-finales de Ligue des champions face à l’Inter, me laissera toujours sans voix.
Surtout, ta présence a permis de forger une rivalité t’ayant opposé à Sergio Ramos, ton égal. Comme chien et chat, vous aimiez vous détester. Entre buts salvateurs pour vos équipes respectives, tacles non maîtrisés et connivences avec les instances.
Jusqu’à offrir deux championnats d’Europe et une Coupe du monde à l’Espagne. Telles sont les quelques marques d’affection que j’ai pu t’accorder, au cours de cette longue carrière. Pour le reste, le football m’a bien vengé. Te voir glisser et racler la pelouse à chaque débordement de Cristiano Ronaldo n’a, à ce titre, été qu’un déferlement de jouissance. Si seulement Nani avait allumé son cerveau…
Te voir souffrir contre la Roma, couler face à Liverpool, t’écraser devant le Bayern et finir dans les méandres de la Ligue Europa, le jeudi à 19 heures, n’a également été que plaisir à répétition. Des instants de grâce, pour tout supporter du Real Madrid, venus panser les plaies longtemps ouvertes par tes célébrations anti-Blancos. Pour autant, en apprenant ta décision, subite, de raccrocher les crampons, une note de nostalgie s’est emparée de mon processus footballistique.
Comprendre que l’un des derniers « survivants » du Gigante Barça se rangeait m’a légèrement fait frissonner. Derrière toi, seul Sergio Busquets porte encore les vestiges de ces batailles que le monde a savourées. Au service du duel Messi-Ronaldo.
Je peux donc t’assurer que voir ton club te pousser vers la sortie, guidé par la fourberie caractéristique de Xavi, ne fait plaisir à personne. J’aurais aimé que tu dises au revoir aux 90 000 Culés au cours d’un printemps d’une fin de saison, le visage heureux. À la place, c’est la froide