Ghana : Face à un déficit de 156 millions de dollars après le gel de l’aide américaine
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Le Ghana fait face à une crise financière majeure après le gel de l’aide américaine, qui a laissé un déficit de 156 millions de dollars, affectant principalement les secteurs de la santé et de l’agriculture.
La décision prise sous l’administration de Donald Trump, de couper les financements de l’Usaid, a des répercussions directes sur la population ghanéenne, notamment les 150 000 personnes vivant avec le VIH, dépendantes des médicaments antirétroviraux financés par les États-Unis.
Les perturbations dans le financement de l’aide américaine menacent de provoquer une pénurie de médicaments et une hausse des maladies évitables.
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Le directeur médical de la région Nord du Ghana, Abdulai Abukari, alerte sur des ruptures de stock possibles, ce qui pourrait entraîner une recrudescence de virus comme le paludisme et la tuberculose.
"Nous pourrions voir une augmentation des décès maternels et des problèmes de santé importants dans les zones rurales", explique-t-il.
L’impact de cette réduction d’aide se fait également sentir dans l’agriculture, un secteur crucial pour l’économie ghanéenne. Les agriculteurs, comme Sulemana Iddrisu, redoutent les conséquences d’une éventuelle pénurie d’engrais et de semences, subventionnés par l’Usaid.
"Si nous ne recevons pas les engrais et semences à temps, nos rendements chuteront. Cela pourrait entraîner une pénurie alimentaire et faire grimper les prix des produits de base", prévient Iddrisu.
Face à cette situation, le gouvernement ghanéen cherche activement à combler les déficits en recherchant de nouvelles sources de financement.
Des discussions sont en cours avec des partenaires internationaux, tels que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Union européenne, pour obtenir des prêts et subventions afin de maintenir les programmes essentiels, notamment dans la santé et l’agriculture.
Le président ghanéen, John Dramani Mahama, a demandé à son ministère des Finances de trouver des solutions pour aider à maintenir ces secteurs opérationnels.
Toutefois, la situation reste préoccupante et de nombreux Ghanéens, comme Sulemana Iddrisu, craignent que sans un soutien international rapide, les conditions de vie ne se détériorent davantage. "Nous ne pouvons que prier", conclut l’agriculteur, selon Le Monde.