France: Macron appelle au compromis, rejette un gouvernement d'union
Le président français ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale et se doit de trouver des alliances soit au cas par cas soit dans le cadre d'une coalition.
Le président français Emmanuel Macron a rejetté mercredi l'idée d'un gouvernement d'union nationale qu'il estime "pas justifié à ce jour" pour sortir de la crise issue des élections législatives de dimanche, tout en appelant au compromis avec les forces politiques du pays pour dégager une "majorité claire".
S'adressant aux Français pour la première fois depuis dimanche, le chef de l'Etat a reconnu les "fractures" révélées par les législatives et appelé la classe politique à "apprendre à gouverner et légiférer différemment".
"Il faudra bâtir des compromis, des enrichissements, des amendements, mais le faire en toute transparence, à ciel ouvert si je puis dire, dans une volonté d'union et d'action pour la nation", a déclaré le président lors de cette courte allocution télévisée, renvoyant les différentes forces politiques à leurs responsabilités.
"Pour avancer utilement, il revient maintenant aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu'où ils ont prêts à aller", a-t-il dit.
"J'entends et suis décidé à prendre en charge la volonté de changement que le pays a clairement exprimée", a-t-il encore affirmé en rappelant qu'il avait "échangé hier et aujourd'hui avec les dirigeants de l'ensemble des formations politiques" et "tous ont fait part de leur respect pour nos institutions et de leur volonté d'éviter un blocage pour notre pays".
Soulignant que le scrutin avait fait "de la majorité présidentielle la première force politique de l'Assemblée nationale" mais sans majorité absolue, "sa responsabilité est donc de s'élargir, soit en bâtissant un contrat de coalition soit en construisant des majorités texte par texte".
Plongée dans l'incertitude, la France est peu habituée à ce type de scénario, contrairement à ses partenaires européens comme l'Allemagne par exemple, comme M. Macron l'a rappelé dans son discours.
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Il a par ailleurs annoncé que, "dès cet été", il faudrait prendre "une loi pour le pouvoir d'achat et pour que le travail paie mieux, les premières décisions pour aller vers le plein emploi, des choix forts sur l'énergie et le climat, des mesures d'urgence pour notre santé, qu'il s'agisse de notre hôpital ou de l'épidémie".
Le président a encore précisé que l'exécutif commencerait à "bâtir cette méthode et cette configuration nouvelle" à son retour du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, sans jamais prononcer le nom de la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne.