Grèce: le pire naufrage d’un bateau de migrants depuis 2016
Un navire de pêche parti de Libye a coulé, dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu’il faisait route vers l’Italie. Une centaine de personnes ont pu être secourues.
Un navire de pêche parti de Libye a coulé, dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu’il faisait route vers l’Italie. Une centaine de personnes ont pu être secourues. Selon le témoignage de rescapés, le bateau transportait 750 personnes.
Sur la jetée du port de Kalamata, dans le sud de la Grèce, dans la pénombre, peu avant 23 heures, un navire des gardes-côtes s’amarre à l’écart des regards indiscrets. Des bénévoles de la Croix-Rouge observent la scène avec gravité.
« Ils ramènent les morts… Maintenant, il n’y a plus d’espoir de retrouver d’autres survivants », murmure l’une d’entre elles. Un camion réfrigéré se gare devant le bateau et le transfert des corps commence.
Les 79 cadavres repêchés au large de la péninsule du Péloponèse, à la suite du naufrage, dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin, d’un navire de pêche rempli de migrants, doivent être conduits à la morgue de Corinthe ou à celle d’Athènes, pour être identifiés.
« Mais ce chiffre va de toute évidence s’alourdir au fil des heures et on pourrait avoir des centaines de morts », lâche, épuisé, Dimitris Haliotis, un secouriste de la Croix-Rouge.
D’après les témoignages de la centaine de personnes qui ont pu être secourus en mer, ils auraient été 750 à s’entasser sans gilets de sauvetage sur le chalutier bleu décrépit. « Le navire faisait 25 à 30 mètres de long.
Le pont était bondé, et nous pensons que l’intérieur l’était aussi », a déclaré à la chaîne de télévision ERT le porte-parole des gardes-côtes, Nikolaos Alexiou. Il s’agit du pire naufrage survenu au large du pays depuis juin 2016.
Dans le port de Kalamata, Dimitris Haliotis apporte les premiers soins aux rescapés. En majorité syriens, égyptiens et pakistanais, ils sont hébergés temporairement dans un hangar désaffecté. Allongés sur des matelas et enveloppés de couvertures grises, leurs visages sont marqués par les traumatismes et la fatigue.
Derrière une barrière, ils sont encadrés par des policiers, des gardes-côtes et des militaires, selon le Monde.