Guerre au Soudan : les drônes iraniens aident-ils l'armée soudanaise à gagner du terrain ?
Un an après l’éclatement de la guerre civile au Soudan, les drones armés de fabrication iranienne ont aidé l'armée à inverser le cours du conflit, tout en arrêtant toute progression de la force rivale de ‘soutien rapide’ …
L’armée a pu après cette aide militaire regagner des territoires autour de la capitale, selon des déclarations faites par une source militaire de haut rang à Reuters
Six sources iraniennes, responsables régionaux et diplomates – qui, comme la source militaire, sous couvert de l'anonymat, ont également déclaré à Reuters que l'armée avait utilisé dans cette guerre des engins sans équipage de fabrication iranienne au cours des derniers mois.
Les Forces armées soudanaises (SAF) ont utilisé des drones plus anciens au cours des premiers mois de la guerre aux côtés de batteries d'artillerie et d'avions de combat, mais n'ont pas réussi à éliminer les combattants des RSF implantés dans les quartiers densément peuplés de Khartoum et d'autres villes, soit plus d'une douzaine de personnes » selon les récentes révélations des certains habitants dans ces villes.
L'Afrique et les coups d'état (Infographie)
En janvier, neuf mois après le début des combats, des drones beaucoup plus efficaces et plus modernes ont commencé à opérer depuis la base militaire de Wadi Sayidna, au nord de Khartoum, selon cinq témoins oculaires vivant dans la région.
Les habitants ont déclaré que les drones semblaient surveiller les mouvements des RSF, cibler leurs positions et localiser les frappes d'artillerie à Omdurman, l'une des trois villes situées sur les rives du Nil qui composent la capitale Khartoum.
"Ces dernières semaines, l'armée a commencé à utiliser des drones précis dans des opérations militaires, ce qui a contraint les RSF à fuir de nombreuses zones et a permis à l'armée de déployer des forces sur le terrain", a déclaré Mohamed Othman, 59 ans, habitant de Quartier Al-Thawra d'Omdurman.
En fait, les modalités du déploiement par l'armée de drones iraniens à Omdurman et dans d'autres régions n'ont pas été signalées auparavant. Bloomberg et les médias soudanais ont souligné la présence de drones iraniens dans le pays. Par ailleurs, une source de haut rage de l'armée soudanaise a catégoriquement nié que les drones de fabrication iranienne provenaient directement d'Iran et a refusé de dire comment ils avaient été achetés ou combien l'armée en avait reçu.
L'Iran a fourni des drones à l'armée soudanaise (Bloomberg)
« L'armée soudanaise avait également développé des drones iraniens précédemment produits dans le cadre de programmes militaires conjoints avant que les deux pays ne rompent leurs relations en 2016 », a-t-il ajouté, sans donner plus de détails. Reuters n’a pas été en mesure de déterminer de manière indépendante les détails des drones.
La même source a indiqué que si la coopération diplomatique entre le Soudan et l'Iran avait été rétablie l'année dernière, la coopération militaire officielle était toujours en attente.
Interrogé sur les drones iraniens, le ministre soudanais des Affaires étrangères par intérim Ali Sadeq, qui s'est rendu en Iran l'année dernière et est aligné sur l'armée, a déclaré à Reuters : "Le Soudan n'a obtenu aucune arme de l'Iran".
Le département des médias de l'armée et le ministère iranien des Affaires étrangères n'ont pas répondu aux demandes de commentaires.
RSF a reconnu avoir essuyé des revers à Omdurman. Son bureau de presse a déclaré que l'armée avait reçu des drones iraniens et d'autres armes, citant les renseignements qu'elle avait recueillis. Elle n'a pas répondu aux demandes de preuves.
Le soutien de Téhéran à l'armée soudanaise vise à renforcer les liens avec ce pays stratégiquement situé, ont indiqué des sources iraniennes et régionales.