Guerre en Ukraine en 2024 : entre espoirs déçus et défis incessants
L'année 2024 a été une année charnière pour l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie.
Après près de trois ans de guerre, le pays a tenté de renverser la situation sur le terrain, mais a vu ses efforts échouer, pris entre des manœuvres audacieuses sans résultats et des difficultés croissantes, notamment en raison du matériel militaire insuffisant et de l'approche de l'hiver.
L'attaque sur la région de Kouïsk : un espoir déçu
L'un des moments forts de l'année a été l'attaque surprise des forces ukrainiennes contre la région de Kouïsk, à la frontière avec la Russie, en août 2024.
Cette offensive visait à déstabiliser les lignes russes et à forcer Moscou à redéployer une partie de ses troupes de l'est de l'Ukraine. Si au début l'assaut semblait prometteur, avec la prise de quelques villages, l'attaque a rapidement perdu de son élan.
En novembre, bien que l'armée ukrainienne revendiquait la prise de 800 km², Moscou a repris le contrôle de plusieurs localités, annulant ainsi les avancées ukrainiennes dans cette région stratégique.
Le feu vert des États-Unis et les retombées internationales
Sur le plan militaire, l'Ukraine a bénéficié d'un soutien militaire accru, notamment avec la décision des États-Unis, avant le départ de Joe Biden, de lever les restrictions sur l'utilisation des armes américaines par Kiev.
Cela a permis à l'Ukraine de frapper des cibles en Russie avec des missiles longue portée "Atacms". Cette décision a marqué un tournant dans la politique américaine, qui jusqu'alors avait hésité à donner à Kiev la possibilité de frapper à l'intérieur du territoire russe, de peur d'une escalade.
Cependant, cette initiative a entraîné des représailles sévères de Moscou, notamment avec le lancement d'un missile balistique intercontinental sur la ville de Dnipro, marquant l'escalade de la guerre.
L'adhésion à l'OTAN : un rêve lointain
L'Ukraine, de son côté, a intensifié ses demandes d'adhésion à l'OTAN, considérant que seule une telle intégration pourrait garantir sa sécurité face à la menace russe.
Initialement, Kiev avait sollicité une adhésion pleine et entière, mais en raison des revers sur le terrain, elle a été contrainte de revoir ses attentes, proposant une adhésion partielle, excluant les territoires occupés par la Russie.
Toutefois, malgré la pression croissante, l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN reste une question délicate pour les pays membres, notamment les États-Unis, qui pourraient être tentés de repousser cette option de deux décennies, comme le laissait entendre Donald Trump dans ses déclarations récentes.
La recherche d'une paix : une solution compromise ?
À la fin de l'année, la présidence de Volodymyr Zelensky semble se tourner vers une nouvelle approche, en quête d'un "paix durable". Lors d'un sommet en décembre avec Emmanuel Macron et Donald Trump, Zelensky a exprimé son souhait d'un cessez-le-feu, mais sous condition de garanties de sécurité.
Le président ukrainien a évoqué la possibilité de renoncer temporairement à la reconquête des territoires occupés, à condition que l'OTAN lui fournisse des assurances claires et un approvisionnement continu en armes occidentales.
Ce rapprochement vers la diplomatie marque un léger changement dans la position ukrainienne, longtemps fermée à toute négociation avec Vladimir Poutine. Mais pour la Russie, cette demande reste inacceptable, exigeant le retrait de l'Ukraine de l'OTAN et la cession des territoires occupés, y compris la Crimée.
Des pertes humaines tragiques
Les pertes humaines continuent de s'accumuler des deux côtés. Le gouvernement ukrainien a estimé à 43 000 le nombre de soldats tués, avec près de 370 000 blessés depuis le début du conflit.
Du côté russe, bien que les autorités restent silencieuses sur le sujet, des estimations indépendantes évaluent les pertes humaines à plus de 82 000 soldats, un chiffre qui pourrait être bien plus élevé, tant les informations fiables sont rares. Ces chiffres témoignent de l'ampleur tragique de cette guerre, qui continue de détruire des vies humaines et de ravager des régions entières.
Un bilan mitigé et incertain
Alors que l'année 2024 s'achève, l'Ukraine se retrouve dans une position compliquée. Les ambitions de reconquête territoriale et d'intégration à l'OTAN sont loin d’être réalisées, et malgré un soutien militaire occidental substantiel, les avancées militaires sur le terrain demeurent limitées.
Le rêve d’une victoire sur le champ de bataille semble s'éloigner, tandis que les appels à la paix, même s’ils se multiplient, rencontrent de nombreux obstacles, tant au sein de l'Ukraine qu'auprès de ses alliés. La situation reste incertaine et la guerre semble toujours aussi loin de trouver une issue pacifique.