Guerre en Ukraine: La « fatigue de guerre » s’installe chez les alliés de Kiev
Au-delà des pertes militaires et des problèmes d’acheminement de l’aide, la volonté s’érode chez les alliés occidentaux des Ukrainiens.
Après bientôt cinq mois de combats intenses, la fatigue de guerre ne guette plus seulement les combattants ; elle menace la volonté même des belligérants, en particulier celle des alliés occidentaux de l’Ukraine.
Sans l’aide extérieure, qu’elle soit financière ou militaire, Kiev ne pourrait pas résister au rouleau compresseur russe. Or, une combinaison de facteurs pourrait amollir la volonté des États donateurs à soutenir Kiev, estime le politologue Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale ( DSI).
Une guerre longue moins présente dans les médias
D’abord, une incontestable lassitude médiatique se conjugue clairement à la versatilité des opinions publiques. Résultat : la guerre est de moins en moins présente tant dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux. Cette lassitude et cette versatilité s’ajoutent à l’érosion de la volonté et de la cohésion politiques occidentales pour soutenir l’Ukraine et punir la Russie. Ainsi, les difficultés économiques liées à la forte inflation dans la zone euro pourraient conduire les États occidentaux à réduire le volume de leurs aides matérielles à l’Ukraine ou encore leurs propres ambitions en matière d’efforts de défense.
Ensuite, la crise alimentaire provoquée par le blocus russe en mer Noire, risque d’affecter l’Afrique mais aussi le Proche et le Moyen-Orient. Elle aura des conséquences migratoires en Europe.