Guerre en Ukraine: Moscou accuse Kiev de l'escalade
Moscou a estimé mardi, que le processus de paix en Ukraine était dans l'impasse, jugeant Kiev responsable, en pleine «escalade des tensions» entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes de l'Est du pays.
Interrogé sur l'état des négociations de paix en format dit de «Normandie», qui réunissent l'Ukraine, la Russie, la France et l'Allemagne, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a estimé que «les choses vont mal» dans un entretien au journal Argoumenty i facty.
Selon lui, «il n'a pas été possible de progresser dans la mise on œuvre» des accords de paix de Minsk signés en 2015 et ceux conclus à Paris fin 2019 et qui ont mené à une réduction drastique des violences mais n'ont pas permis de règlement politique.
Dmitri Peskov a imputé la faute au président ukrainien Volodymyr Zelensky, qu'il a accusé de «rejeter totalement toute idée de dialogue» avec les séparatistes. «Comment régler un conflit si une partie ne veut pas communiquer avec l'autre?», a-t-il dit. «Nous voyons maintenant une escalade des tensions sur la ligne de contact.
En fait, les modestes réalisations qui ont été accomplies auparavant ont été effacées», a poursuivi Dmitri Peskov. «Les tensions augmentent et personne ne voit de raison de se rassembler au plus haut niveau», a-t-il regretté.
Une trêve a tenu tout au long de la deuxième moitié de 2020, mais les heurts armés se sont multipliés depuis janvier, coûtant la vie à 19 soldats ukrainiens dont quatre vendredi.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé début mars à tenir un sommet de format «Normandie» pour apaiser la flambée de violences dans l'Est. Mais Moscou a jugé un tel sommet prématuré. La Russie est largement considérée comme le parrain militaire et politique des séparatistes en Ukraine, malgré ses dénégations.
Le conflit a débuté en 2014 juste après l'annexion russe de la Crimée, un autre territoire ukrainien, dans la foulée d'une révolution pro-occidentale à Kiev. La guerre a fait plus de 13.000 morts