Guerre en Ukraine : Au moins 6 000 enfants ukrainiens détenus en Russie
Un chiffre qui fait froid dans le dos. Si la situation était connue depuis plusieurs mois, jamais une étude n'était parvenue à évaluer le nombre d'enfants ukrainiens déportés par la Russie en marge du conflit qui l'oppose à Kiev.
Ce mercredi 15 février, le New York Times relayé les résultats d'une étude de l'université de Yale (Connecticut) et du programme Conflict Observatory, chargé de documenter et de publier les preuves des crimes de guerre russes en Ukraine. Selon leurs recherches, le pouvoir russe détient à ce jour au moins 6 000 enfants dans des camps basés en Russie ou en Crimée.
Cette déportation s'inscrit dans un programme de Moscou visant à « russifier » les zones occupées.
Les enfants déplacés en Russie - ou en Crimée - ont pour la plupart entre quatre mois et 17 ans et font partie de « programmes d'intégration ». Dans les faits, les enfants sont « rééduqués » avec la « vision du gouvernement russe de la culture, de l'histoire et de la société », détaille le rapport.
Dans certains cas, les enfants sont détenus dans des camps avant d'être mis à l'adoption auprès de familles russes.
Un chiffre « probablement » sous-estimé
La Russie ne se cache pas de ces transferts d'enfants. Ainsi, il n'est pas rare d'apercevoir dans la propagande russe le visage de Maria Lvova Belova, qui est la commissaire russe aux droits de l'enfant.Sous ses ordres, ce sont plusieurs milliers d'enfants qui ont été enlevés à leurs parents ukrainiens. Devant les protestations de Kiev, celle-ci n'hésite à répondre que « les enfants ne veulent pas retourner chez leurs parents, ils aiment la Russie maintenant ».
Selon les experts, cités par nos confrères américains, ces transferts d'enfants représentent un énième crime de guerre de la part de la Russie.
« Il y a eu des allégations crédibles de transferts forcés d'enfants non accompagnés vers le territoire occupé par la Russie, ou vers la Fédération de Russie elle-même », jugeait en septembre dernier la sous-secrétaire générale des Nations Unies aux droits de l'homme, Ilze Brands Kehris. Ce nouveau rapport va même plus loin. Il met en cause « le gouvernement fédéral russe » directement, les auteurs du rapport jugent que ces transferts sont quasi systématiques.