Guerre en Ukraine : le patron de Wagner craint une contre-offensive «tragique» pour la Russie
Coutumier des déclarations tapageuses, Evgueni Prigojine assure que la contre-offensive de printemps, dont les préparatifs sont terminés selon l'armée ukrainienne, sera «une tragédie» pour Moscou.
«Cette contre-offensive pourrait devenir une tragédie pour notre pays», s'est alarmé dimanche le patron de lasociété militaire privée Wagner dans un entretien avec Semyin Pegov, qui tient le blog et la chaîne Telegram pro-russe War Gonzo .
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Une manœuvre qui débutera, selon lui, le 15 mai à venir. Pour rappel, le ministre ukrainien de la Défense a assuré ce vendredi que les préparatifs «touchent à leur fin».
La Russie, depuis l'hiver, a fortifié une majeure partie du front creusant des tranchées et installant des mines.
De plus, les 300.000 mobilisés sont désormais opérationnels, grossissant les corps d'armées russes.
Dans le même entretien, Evgueni Prigojine s'est inquiété des pertes élevées chez Wagner. «Chaque jour, nous avons des milliers de corps que nous mettons dans des cercueils et que nous renvoyons chez nous».
En cause, selon lui, le peu de munitions accordées par l'armée russe à ses mercenaires : «Nous n'avons que 10-15% des munitions dont nous avons besoin».
Si Wagner doit mourir, ce ne sera «pas aux mains de l'armée ukrainienne ou de l'OTAN mais à cause de nos bâtards-bureaucrates nationaux», a-t-il ajouté.
Le patron de Wagner avance souvent sa mésentente avec l'armée russe et le ministre de la Défense, Sergueï Shoïgou.
Dans une autre vidéo publiée en janvier dernier, les mercenaires d'Evgueni Prigojine se plaignaient déjà d'un «manque de véhicules, de BMP-3 (un véhicule de combat d'infanterie emportant dix soldats, NDLR) et d'obus de 100 mm pour avancer plus rapidement dans Artyomovsk (le nom russe de Bakhmout NDLR)».
Mi-avril, Evgueni Prigojine a affirmé que la Russie avait «obtenu les résultats qu'elle avait prévus», et que par conséquent, il était «aujourd'hui nécessaire de mettre un terme à l'opération militaire spéciale», et ce «pour les autorités et pour la société dans son ensemble».
«Le scénario idéal est d'annoncer la fin de [l'opération militaire spéciale], d'informer tout le monde que la Russie a obtenu les résultats qu'elle avait prévu et, en un sens, nous les avons effectivement atteints», a déclaré celui dont les hommes sont toujours engagés dans la bataille meurtrière de Bakhmout.