Guerre en Ukraine : Un énorme écart sur la vérité des morts russes entre les allégations des deux pays !
Alors que Vladimir Poutine a annoncé, mercredi 21 septembre, une mobilisation partielle de sa population, le nombre total de soldats russes tués depuis le début de la guerre varie de un à dix entre les deux capitales.
Deux chercheurs français évoquent auprès de «CheckNnews» une fourchette comprise entre 20 000 et 30 000 morts.
Un bilan officiel multiplié par plus de dix en six mois. De 498 au 1er mars, le nombre de morts russes en Ukraine reconnus par Moscou est passé à 5 937 ces derniers jours, selon le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui s’exprimait, mercredi, sur la chaîne de télévision Russie-24, selon Liberation.fr
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De son côté, le ministère de la Défense ukrainien, qui tient un décompte quotidien des dommages infligés aux troupes russes sur son territoire, recensait 55 510 morts au 22 septembre. Soit un chiffre qui va du simple au décuple entre le bilan officiel avancé par Moscou et celui revendiqué par Kyiv.
La fiabilité des bilans des belligérants en question
Il est très difficile d’estimer le nombre de morts de chaque côté du front, surtout quand le conflit est toujours en cours. Que les données viennent des pays combattants entame également leur crédibilité. «Les bilans les moins fiables sont évidemment ceux des deux belligérants, et en particulier celui des Russes, qui paraît largement irréaliste», rappelle ainsi le chercheur Edouard Jolly, de l’Institut de recherches stratégique de l’école militaire (Irsem).
S’en extraire conduit, dès lors, à aller regarder du côté occidental, même si celui-ci, et notamment les Etats-Unis, a également un intérêt à gonfler les pertes russes. Le 21 juillet, les services secrets américains et britanniques avançaient le chiffre de 15 000 soldats russes tués. Le bilan se situe «autour de 15 000 tués et peut-être trois fois plus de blessés, déclarait ainsi Bill Burns, chef de la CIA. Ce sont des pertes importantes. Les Ukrainiens ont essuyé des pertes aussi, probablement un peu moins, mais des pertes importantes.» Le lendemain, son homologue du MI 6, Richard Moore, reprenait ce nombre, tout en évoquant «une estimation prudente». Dernière estimation américaine, le 8 août, par la voix du numéro trois du Pentagone : «70 000 à 80 000» tués ou blessés, sur les quelque 150 000 militaires russes engagés en février.
Depuis, les Ukrainiens ont mené une large offensive qui leur a permis de récupérer une partie importante du terrain perdu ces derniers mois, essentiellement à l’est de Kharkiv, dans le Nord du pays. Interrogé sur la possibilité d’établir un nouveau bilan des morts russes, Edouard Jolly estime qu’il est toujours aussi délicat qu’en mars de se prononcer précisément. «Il existe cependant un certain nombre de sources ouvertes, qui donnent des indications», explique-t-il. A commencer par les décès des officiers, connus du fait des funérailles officielles. Leur nombre s’élèverait à 1 190 au 20 septembre, selon le compte Twitter «Russians officers killed in UK», jugé «sérieux» par Jolly. Sur cette base, et en prenant en compte d’autres paramètres, comme le matériel perdu, lui aussi renseigné en sources ouvertes, «on peut penser que le nombre de militaires russes tués pourrait se situer dans une fourchette comprise entre 25 000 et 30 000», avance le chercheur. Avant de rappeler qu’il faut «considérer ce chiffre, qui n’est qu’une simple estimation, avec beaucoup de précautions». Reste qu’il s’agit de pertes «énormes, caractéristiques d’un conflit de haute intensité», estime Edouard Jolly.
1 190 killed Russian officers as of 20 September.
— Russian Officers killed in Ukraine
Minimum confirmed losses. Confirmations are made via publicly available data, such as funeral notices, obituaries or Russian news sites. pic.twitter.com/BvwF3OBXYp