Guinée-Bissau : Le report des législatives face à une crise institutionnelle et politique
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a annoncé le report des législatives anticipées prévues pour le 24 novembre 2024.
Cette décision fait suite à plusieurs défis, notamment logistiques, financiers, mais aussi politiques et institutionnels.
Selon Paulin Maurice Toupane, chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité (ISS), les raisons du report sont multiples. D’abord, l’absence de soutien politique pour Embalo, notamment de la part du Madem et du PRS, qui ont pris des orientations divergentes.
Ensuite, des dysfonctionnements institutionnels majeurs entravent le bon déroulement du processus électoral. La Commission nationale électorale (CNE) est paralysée, ses membres n’ayant pas été renouvelés depuis trois ans.
De plus, la Cour suprême, indispensable pour valider les élections, est également inopérante en raison de la suspension de plusieurs de ses juges.
Toupane souligne que cette situation pourrait déboucher sur une crise politique et institutionnelle, notamment si les élections législatives et présidentielle ne se tiennent pas avant février 2025, date à laquelle le mandat du président d’Embalo arrivera à terme.
Il plaide pour un dialogue entre les acteurs politiques afin de rétablir la normalité institutionnelle, avec la possibilité de coupler les élections législatives et présidentielles pour éviter un vide institutionnel, rapporte RFI.