Pourquoi la Guinée-Bissau a fermé une partie de sa frontière avec le Sénégal ?
Le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a annoncé hier la fermeture partielle de la frontière avec le Sénégal, à la suite de violents heurts entre deux communautés musulmanes dans la région de Kolda.
Cette décision fait suite à des affrontements survenus lundi, jour de l’Aïd, dans la ville sainte de Médina Gounass.
Les violences ont opposé les fidèles du khalife Thierno Amadou Tidiane Ba, connus sous le nom de Futankés, à ceux du marabout Thierno Mounirou Baldé, les Gabunkés. Selon le ministère sénégalais de l’Intérieur, les heurts ont causé la mort d'une personne et blessé une vingtaine d'autres.
Si ces confrontations communautaires sont rares au Sénégal, les tensions entre les Futankés et les Gabunkés ne sont pas nouvelles. Les deux communautés se disputent depuis longtemps le contrôle de la grande mosquée de Médina Gounass et se rejettent mutuellement la responsabilité des violences qui ont déjà fait plusieurs victimes par le passé.
Le président Embaló a justifié la fermeture de la frontière en déclarant : « L’une des communautés a appelé en renfort des Peuls Gabunkés vivant en Guinée-Bissau. J’ai aussitôt pris la décision de fermer cette partie de la frontière pour empêcher toute escalade de violence. Les forces de sécurité de mon pays veillent au respect scrupuleux de cette mesure. »
Située à quelques dizaines de kilomètres de la Guinée-Bissau, Médina Gounass est un haut lieu de pèlerinage pour la confrérie des Tidianes, rassemblant chaque année des milliers de fidèles de la fin avril au début mai. Le Sénégal et la Guinée-Bissau partagent environ 300 kilomètres de frontière, ce qui rend la coopération entre les deux pays essentielle pour le maintien de la sécurité dans la région.
Les autorités sénégalaises et bissau-guinéennes sont en alerte maximale pour éviter toute reprise des hostilités et garantir la paix et la sécurité des populations locales. Des discussions sont en cours pour apaiser les tensions et trouver une solution durable au conflit entre les Futankés et les Gabunkés.