INFOGRAPHIE/Hawaï : que faut-il savoir sur le volcan Mauna Loa ?
Le plus gros volcan actif du monde, surnommé le Mauna Loa (Hawaï), est entré en éruption pour la première fois en près de 40 ans.
Il s'est réveillé brusquement après 38 années de sommeil.
Le Mauna Loa situé sur l'île américaine d'Hawaï est rentré en éruption ce dimanche. Sa fureur ne menace pas les habitations pour l'instant, mais autorités et experts appellent à la prudence.
Que faut-il savoir sur le plus grand volcan actif du monde et surtout faut-il s'inquiéter ?
Le Mauno Loa (la "Longue Montagne" en hawaïen) culmine à 4 169 mètres d'altitude. Pourtant, il n'est pas le plus haut (ce titre revient à son voisin le Mauna Kea) mais il est bien le plus grand de la planète.
Son volume est estimé à 75 000 kilomètres cubes, soit près de 100 fois plus que l'Etna, le célèbre volcan sicilien.
Où est situé leMauna Loa?
Il est l'un des cinq volcans qui constituent la Grande île d'Hawaï. Elle est la plus au sud de l'archipel, à 320 kilomètres d'Oahu, où se trouve la capitale Honolulu.
La "Big Island", essentiellement rurale, abrite des ranchs de bétails, des plantations de café et plusieurs villes, dont le chef-lieu du comté, Hilo (nord-est), qui compte 45 000 habitants.
Une trentaine de kilomètres séparent le cratère du volcan des premières habitations.
Ce volcan est-il déjà entré en éruption ?
C'est la 34e fois que Mauna Loa rentre en éruption depuis 1843. La dernière remonte à 1984. Le volcan avait alors vomi de la lave pendant 22 jours, produisant d'impressionnantes coulées dont certaines ont échoué à seulement sept kilomètres de la ville d'Hilo.
Historiquement, chaque éruption a duré quelques semaines. Les scientifiques s'attendent à ce que celle-ci suive le même schéma.
Son voisin plus petit et plus actif, le volcan Kilauea, est en éruption continue depuis septembre 2021. Celle de 2018, avait détruit officiellement 700 maisons, sans faire de victime.
Est-il dangereux ?
Les experts identifient trois risques principaux.
La lave
La roche en fusion pourrait recouvrir les constructions, selon l'endroit où elle s'écoule. Mais les premières observations indiquent que la lave provient de la zone nord-est et qu'elle mettra probablement au moins une semaine à atteindre les zones habitées, ce qui laissera aux populations le temps d'évacuer si nécessaire.
Jusqu'à présent, la lave ne menace directement aucune maison ou communauté et aucun ordre d'évacuation n'a été émis.
Les gaz
Le Mauna Loa crache du dioxyde de soufre et d'autres gaz volcaniques. Ces gaz forment le "smog volcanique" (aussi appelé "vog") lorsqu'ils se mélangent à la vapeur, à l'oxygène et à la poussière sous l'effet du soleil.
Le vog peut provoquer des brûlures aux yeux, des maux de tête et de gorge. Il peut aussi envoyer les personnes souffrant d'asthme ou d'autres problèmes respiratoires à l'hôpital. Les autorités sanitaires invitent ainsi les Hawaïens à réduire les exercices en plein air.
Il est également possible que les gaz puissent perturber le fonctionnement des moteurs ou des systèmes électroniques.
A titre indicatif, en 1984, le Mauna Loa a libéré environ 15 000 tonnes de dioxyde de carbone par jour selon les données de l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis (USGS). C'est l'équivalent des émissions annuelles de 2 400 SUV (Véhicule Utilitaire Sport). Selon les scientifiques, tous les volcans de la Terre réunis émettent moins de 1% du dioxyde de carbone que les humains produisent chaque année.
Les "cheveux de Pelé"
Lorsque de la lave chaude sort d'une fissure et refroidit rapidement, elle forme des particules de verre, surnommées "cheveux de Pelé" ou "larmes de Pelé" d'après la déesse hawaïenne des volcans. Courts de quelques millimètres, ils peuvent être très tranchants.
Alors faut-il s’inquiéter ?
Aucune évacuation n'a été ordonnée par les autorités, mais la zone proche du sommet et certaines routes de l'île ont été fermées par mesure de précaution.
"Le fait qu'il s'agisse d'une montagne dangereuse qui n'est pas entrée en éruption depuis 1984 - la plus longue pause éruptive de son histoire, nous pousse à rester très vigilants", a commenté sur Twitter le volcanologue et journaliste Robin George Andrews.