Quelle est l'histoire du Français Louis Arnaud condamné à 5 ans de prison en Iran ?
Interpellé alors qu’il visitait l’Iran en septembre 2022, le voyageur français Louis Arnaud est toujours en prison en Iran.
Il est condamné, mercredi, à 5 ans de prison au motif de "propagande et atteinte à la sécurité de l'État iranien", ont révélé ses proches.
Selon France 24, trois autres compatriotes sont détenus dans le pays et sont considérés par la France comme des "otages d'État".
Il reste encore plusieurs otages français en Iran. Louis Arnaud, détenu en Iran depuis septembre 2022, a été condamné à cinq années de prison "après plusieurs audiences dans un tribunal sans la présence de ses avocats", a déclaré sa mère, Sylvie Arnaud, mercredi 8 novembre.
Ce Français, consultant dans la vie quotidienne, avait entrepris un voyage en Iran - pays dont il admirait la culture -, lorsqu'il a été interpellé quelques semaines après les soulèvements ayant suivi la mort de Mahsa Amini. Ses proches avaient révélé son arrestation quelques mois plus tard, en janvier 2023.
"Les accusations portées à son encontre, à savoir propagande et atteinte à la sécurité de l'État iranien, sont totalement infondées", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
"Cette condamnation, que rien ne permet d'étayer, et l'absence de tout accès à un avocat, est inacceptable", a réagit la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères lors d'un point presse du ministère, en appelant à "sa libération immédiate, ainsi qu'à celle de la totalité des Français arbitrairement détenus en Iran".
En Iran, aucune information n'a été donnée sur le procès ni sur le jugement.
Dix otages occidentaux retenus en Iran
Outre Louis Arnaud, trois autres Français sont détenus en Iran et sont considérés par la France comme des "otages d'État" : Cécile Kohler et Jacques Paris, et un autre dont l'identité n'a jamais été rendue publique, rapporte l'AFP.
Un autre Français, Benjamin Brière, et un ressortissant franco-irlandais, Bernard Phelan, ont été libérés en mai pour "raisons humanitaires".
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019 pour atteinte à la sécurité nationale, puis libérée en février dernier mais sans autorisation de quitter le territoire iranien, est quant à elle revenue en France en octobre.
La République islamique d'Iran détient plus de dix ressortissants occidentaux. Téhéran est accusée par leurs groupes de soutiens et des ONG de s'en servir comme monnaie d'échange dans des négociations d'État à État.
"À aucun moment il n'a agi avec des intentions politiques ou par légèreté"
"Louis avait entrepris son périple dans le but de découvrir la diversité culturelle du monde, s'arrêtant en Iran, un pays qu'il rêvait de visiter depuis longtemps pour la richesse de son histoire et l'accueil de ses habitants", a affirmé sa mère dans le communiqué.
"Cette condamnation est une atteinte aux droits de l'Homme et aux libertés individuelles. Elle enferme sans raison un innocent. Elle sanctionne arbitrairement un amoureux de culture, d'Histoire et de découverte de nouveaux pays", a-t-elle ajouté. "Il s'est toujours tenu à l'écart des mouvements sociaux qui venaient de débuter. À aucun moment il n'a agi avec des intentions politiques ou par légèreté".
Lundi, Noémie Kohler, sœur de Cécile, a affirmé que cette dernière était "épuisée" et "désespérée", ajoutant ne pas comprendre "pourquoi elle est emprisonnée". La justice iranienne a annoncé en septembre que l'enquête était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès dont la date n'est pas connue.