Homme armé d’un couteau abattu par la police à Bordeaux : ce qu'il faut savoir
Au lendemain de la mort d’un homme de 44 ans, abattu par la police, à Bordeaux, on en sait un peu plus sur le déroulement des faits, rapporte Ouest-France.
Âgé de 44 ans et habitant à Bruges, l’homme tué par des tirs d’un policier, vendredi 9 août, était en fugue de l’hôpital psychiatrique Charles Perrens et avait volé un couteau dans une épicerie de la rue d’Ornano, avant de revenir rôder autour du commerce
1. Vol d’un couteau à longue lame dans une épicerie
Tout a débuté par le vol d’un couteau dans une épicerie fine de la rue d’Ornano, à proximité des boulevards, en fin d’après-midi. À 19 h 04, la gérante alerte la police, « suite au vol d’un couteau doté d’une lame de longue taille dans sa boutique par un individu qui revenait rôder quelques minutes après le vol devant ce magasin », précise dans un communiqué la procureure de la République de Bordeaux, Frédérique Porterie.
Des policiers sont envoyés sur place et se lancent à la recherche du suspect. D’abord en vain, mais à 19 h 25, il est repéré par quatre fonctionnaires de la brigade anticriminalité (BAC). À leur vue, il fait demi-tour. La suite se déroule dans l’avenue du Parc de Lescure, à une centaine de mètres de l’épicerie.
2. Un tir de flash-ball et trois tirs d’arme à feu
Les policiers descendent de leur voiture, se portent à la hauteur du suspect pour le contrôler. Mais l’homme « exhibait alors le couteau volé, le brandissant de manière menaçante et tentait de prendre la fuite.
Malgré les injonctions répétées des fonctionnaires de police, qui le suivaient en l’encerclant, l’homme refusait de lâcher son couteau et régulièrement se retournait vers les fonctionnaires de la BAC pour leur faire face et tenter de les agresser », poursuit la procureure.
L’individu s’avance vers un agent, « le couteau levé dans l’intention de le frapper ». Un premier policier fait usage, une fois, d’un lanceur de balles de défense. Touché à l’épaule, l’homme ne s’arrête pas et continue à avancer vers l’équipage « dans une attitude menaçante. Un deuxième policier « faisait alors usage de son arme administrative à trois reprises. Touché par les tirs, l’assaillant tombait au sol en lâchant le couteau », indique le parquet.
Malgré plusieurs tentatives, l’homme n’a pu être ranimé et a été déclaré décédé à 19 h 50.
3. Troubles psychiatriques
L’homme a été rapidement identifié. Âgé de 44 ans et habitant à Bruges, dans l’agglomération bordelaise, Mathieu D. était « en fugue du Centre Hospitalier Charles Perrens où il était hospitalisé », explique le parquet.
Le médecin légiste dépêché sur place a constaté « la présence de 4 impacts sur le corps du défunt ».
4. Deux enquêtes ouvertes
Deux enquêtes sont désormais ouvertes sur cette affaire. La première pour vol, menaces avec arme et tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique, a été confiée par le parquet à la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS).
La seconde, « relative à l’usage des armes par les deux fonctionnaires de police, visant des faits « d’homicide volontaire et de violence avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique » a été confiée à l’IGPN.
Dès vendredi soir, les trois policiers ont été auditionnés. « Les dépistages en matière de stupéfiants et d’alcoolémie du policier ayant fait usage de son arme de poing de service se sont avérés négatifs », indique la procureure.
« Des déclarations des policiers et de l’exploitation des vidéos saisies dans des commerces à proximité des faits, il ressort d’ores et déjà clairement que : l’homme reste hermétique aux injonctions des policiers ; il continue à avancer vers ces derniers malgré un premier tir de flash-ball en sa direction ; il a une attitude menaçante et déterminée tout au long de sa progression vers les policiers ; il vient au contact de ces derniers et accule l’auteur des coups de feu mortel contre un véhicule stationné en bord de route ; au moment de l’usage de son arme par le policier, l’individu est à quelques centimètres de ce dernier », ajoute la magistrate.
Les investigations se poursuivent. Notamment par des auditions de proches du défunt. Une autopsie du corps sera réalisée lundi 12 août, à l’institut médico-légal de Bordeaux.
Barrière d’Ornano, ce samedi 10 août au matin, il ne restait aucune trace des évènements survenus la veille. Dans l’épicerie où le quadragénaire a entamé son périple, les clients font leurs courses, comme d’habitude. Sollicitée par « Sud Ouest », la gérante n’a pas souhaité s’exprimer. « Une procédure est en cours », souffle-t-elle.