IA: Nvidia explose de nouveau les compteurs
Le leader des puces graphiques dédiées à l’intelligence artificielle, Nvidia , a multiplié par deux ses revenus lors du trimestre achevé en juillet.
Nvidia était attendu. Et le groupe de Jensen Huang a répondu présent. Depuis quelques semaines déjà, tous les analystes de Wall Street avaient le regard tourné vers le 23 août, date à laquelle le groupe américain spécialisé dans les puces graphiques dévoilait ses résultats au titre du deuxième trimestre décalé 2024. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils en ont eu pour leur argent.
Porté par l’intelligence artificielle ainsi que ses GPU, composants particulièrement adaptés pour faire tourner les IA dites génératives, le géant américain a doublé son chiffre d’affaires pour atteindre 13,5 milliards de dollars. Le bénéfice net lui ressort à 6,2 milliards, multiplié par près de 10 par rapport à l’année précédente. Les prévisions des analystes, qui tablaient sur des revenus de 11,13 milliards, sont largement battues. Au titre de ses prévisions pour le prochain trimestre, Nvidia a là encore surpris les estimations, avec des revenus attendus autour de 16 milliards, contre 12,6 milliards selon le consensus des analystes.
Wall Street « attendait avec impatience les résultats trimestriels et les estimations de revenus de Nvidia après la cloche (clôture des marchés, NDLR). Le parrain de l'IA Jensen et Nvidia ont réalisé un homerun», juge Daniel Ives, analyste pour la firme Wedbush. Naturellement, le titre prenait 8% dans les premiers échanges post-clôture des marchés boursiers américains. La capitalisation de Nvidia, qui plafonnait mercredi soir à hauteur de 1160 milliards de dollars, devrait connaître un nouveau boost dans les prochaines heures.
La bulle, quelle bulle ?
Si le prix de l’action reste sans doute décorrélé des fondamentaux de l’entreprise, force est de constater que la frénésie vers l’intelligence artificielle, ruée vers l’or dont Nvidia fournit les pelles et les pioches avec ses puces graphiques, ne se dément pas. Le tout, malgré un contexte économique toujours incertain et la difficulté y compris pour les géants du secteur que sont Microsoft ou encore Google de monétiser la technologie. Pour Daniel Ives, les résultats de Nvidia prouvent ainsi «qu'il ne s'agit PAS d'un cycle artificiel lié au battage médiatique, mais d'une véritable transformation» de l’économie.
La deuxième bonne nouvelle, c’est que Nvidia, entreprise sans usine qui ne fait que designer ces puces, a réussi le pari industriel de muscler sa chaîne d’approvisionnement. Autrement dit de faire en sorte que son partenaire exclusif - le taïwanais TSMC -, réussisse à augmenter les cadences de ses chaînes de production pour produire encore plus de GPU.