Ibrahim Traoré au Burkina Faso : bilan de deux ans et réorientation politique
Au Burkina Faso, cela fait deux ans que le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé au pouvoir en renversant le lieutenant-colonel Damiba.
Ce dernier avait lui-même pris le pouvoir par les armes en chassant le président élu Roch Marc Christian Kaboré.
Le capitaine Ibrahim Traoré avait justifié son putsch par l'incapacité des autorités en place à l'époque à ramener la sécurité, rapporte Dw.
L'insécurité et la mauvaise gouvernance... Le capitaine Ibrahim Traoré avait évoqué ces raisons pour justifier sa prise de pouvoir par la force. Il avait donc, dans la foulée, fait des promesses.
"Il était venu avec quelque chose de précis, consistant à dire que dans six mois, il vaincrait le terrorisme et que dans moins de douze mois, il organiserait les élections pour remettre le pouvoir à un dirigeant démocratiquement élu", rappelle Newton Ahmed Barry, éditorialiste et ancien président de la Commission électorale burkinabè.
Il précise qu'au lieu de tenir ces promesses, le capitaine Traoré a, au contraire, élargi au fil du temps ses objectifs, en mettant un accent sur la lutte contre "l'impérialisme" et en occultant la question de l'organisation des élections.
Des décisions marquantes qui ne suffissent pas
En deux ans de pouvoir, le nouvell homme fort de Ouagadougou a pris des décisions qui ne sont pas passées inaperçues, comme par exemple celle du retrait du Burkina Faso de la Cédéao, en même temps que ses voisins, du Mali et du Niger.
Les trois pays, tout en prenant leurs distances avec certains de leurs alliés occidentaux, vont non seulement se rapprocher de la Russie, mais aussi fonder l'Alliance des États du Sahel (AES).