Immigration: l'Europe veut encore renforcer Frontex malgré l'accumulation des critiques et des scandales
En dépit des attaques dont elle fait l’objet, l’agence de surveillance des frontières européennes a vu ses prérogatives constamment renforcées depuis sa création il y a bientôt 20 ans.
Pour son nouveau mandat, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé vouloir tripler ses effectifs, mais sans évoquer de remise en question.
« Nous devons renforcer Frontex pour la rendre plus efficace tout en respectant pleinement les droits fondamentaux », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jeudi 18 juillet devant le Parlement européen, annonçant sa volonté de tripler le nombre de garde-frontières et de garde-côtes européens à 30 000.
En près de 20 ans d'existence, Frontex, dont la mission est d'assister les États membres dans le contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne, n'a eu de cesse de voir ses prérogatives et son budget renforcés au fil de ses évolutions.
Ses missions incluent l'analyse des risques, la surveillance et la gestion des frontières maritimes, aériennes et terrestres et la participation au financement des opérations de retour des migrants en situation irrégulière. Des opérations menées par des garde-frontières mis à la disposition de l'agence par les États membres.
Elle peut par exemple participer à l'enregistrement des migrants à leur arrivée, comme depuis 2018 dans le cadre de l'opération Minerva en Espagne où elle aide les autorités espagnoles à contrôler les passagers arrivant en ferry du Maroc.
Après le début de la guerre en Ukraine en février 2022, Frontex a aussi été mobilisée pour aider la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie ou encore la Roumanie à faire face à l'afflux de réfugiés. L'agence collabore également avec des pays tiers, comme l'Albanie ou la Tunisie.