Bruxelles s'inquiète de «nouvelles détériorations» de l'État de droit en Hongrie
La Commission européenne a estimé lundi 23 mai que la situation de l'État de droit continuait à se détériorer en Hongrie, lors d'une réunion des ministres des Affaires européennes .
En s'inquiétant du manque d'indépendance du régulateur des médias et de l'usage du logiciel espion Pegasus par les autorités.
La ministre hongroise Judit Varga a été interrogée par ses pairs au cours de cette réunion, dans le cadre d'une procédure déclenchée contre son pays en 2018 par le Parlement européen pour «risque clair de violation grave des valeurs européennes».
Il s'agissait de la quatrième audition de ce type. «Au nom de la Commission nous ne voyons pas de progrès; au contraire il y a même eu de nouvelles détériorations», a déclaré le commissaire européen à la Justice Didier Reynders, qui a participé à la discussion.
Il a cité la loi hongroise interdisant d'évoquer auprès des mineurs «le changement de sexe et l'homosexualité», dénonçant son caractère discriminatoire à l'égard de la communauté LGBT.
Les préoccupations de la Commission portent aussi sur «la question de l'indépendance du régulateur des médias», dont «tous les membres» ont été nommés par le Fidesz au pouvoir, et qui a refusé de renouveler la licence de diffusion de la station de radio indépendante Klubradio, a détaillé le commissaire belge lors d'une conférence de presse. À propos des élections législatives d'avril, qui ont débouché sur une nouvelle victoire du dirigeant nationaliste Viktor Orban, au pouvoir depuis 12 ans, Didier Reynders a fait état des conclusions préliminaires de l'OSCE mettant en cause «la partialité des médias ou le financement opaque des campagnes».
Il a aussi évoqué des «problèmes en matière d'indépendance de la justice ou d'utilisation d'un logiciel espion comme Pegasus par les autorités hongroises». Rapporte Le Figaro.