Iran-Israël : l’armée israélienne affirme avoir « déjoué » l’attaque aérienne, avec « 99 % des tirs » interceptés
L’Iran a tiré dans la nuit plus de 300 projectiles vers Israël, selon l’armée israélienne, dont « plus de 200 drones », des missiles de croisière et « plus de 120 missiles balistiques ».
Des « dégâts mineurs » ont été relevés sur une base militaire du Néguev. La France a condamné « avec la plus grande fermeté » cette attaque.
L’Iran estime s’être vengé et met en garde Israël
Dimanche, l’Iran a appelé Israël à ne pas réagir militairement à son attaque inédite lancée dans la nuit, qu’il a présentée comme une riposte justifiée à la frappe ayant détruit son consulat à Damas, en Syrie, le 1er avril, qu’il impute à Israël.
« L’affaire peut être considérée comme close », a annoncé la mission iranienne à l’ONU dans un message posté sur X trois heures après le début de l’opération. Mais, a-t-elle aussitôt prévenu, « si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère ».
Aucun dirigeant de l'Iran ne s’est exprimé durant la nuit pour justifier cette première attaque ayant visé directement Israël depuis la révolution iranienne de 1979. Elle a été menée par les gardiens de la révolution, l’armée idéologique du pouvoir, qui ont lancé des dizaines de drones et de missiles en direction de sites militaires sur le territoire israélien, avant que les engins ne soient détruits à « 99 % », selon l’armée de l’Etat hébreu.
Cette « action militaire de l’Iran est une réponse à l’agression du régime de l'Israël contre nos locaux diplomatiques à Damas », a avancé la mission iranienne à l’ONU. Elle a été « menée sur la base de l’article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense », a-t-elle encore dit. Ces deux dernières semaines, les autorités iraniennes avaient affirmé leur volonté de « punir » Israël après la mort de sept gardiens de la révolution, dont deux généraux de la Force Al-Qods, dans la destruction du consulat iranien en Syrie. Israël « sera giflé », avait ainsi prévenu le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Depuis la révolution de 1979, Israël est l’ennemi juré de l'Iran, qui appelle à sa destruction au profit d’un Etat palestinien. Jusqu’à présent, Téhéran s’était gardé de l’attaquer frontalement, préférant soutenir les actions menées par les autres membres de l’« axe de la résistance », le Hezbollah libanais et les rebelles houthistes yéménites, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre.
Quelques heures avant les frappes, l’Iran a saisi samedi un porte-conteneurs accusé d’être « lié » à Israël avec vingt-cinq membres d’équipage à son bord dans les eaux du Golfe. « Un acte de piraterie » dénoncé par Washington.
Dans la nuit, Téhéran a aussi mis en garde les Etats-Unis, les exhortant à « rester à l’écart » de son conflit avec Israël. « Toute menace émanant du gouvernement terroriste américain et du régime de l'Israël (…) entraînera une réponse réciproque et proportionnée de la part de l’Iran », ont averti les gardiens de la révolution, tôt dimanche. « Si nécessaire », Téhéran « n’hésitera pas à prendre des mesures défensives pour protéger ses intérêts contre toute action militaire agressive », a renchéri le ministère des affaires étrangères.
L’ambassadeur israélien aux Nations unies, Gilad Erdan, a interpellé sur X le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans la nuit : « L’Iran a violé la charte de l’ONU et a montré qu’il constituait une menace pour la paix et la sécurité mondiales. Où est ta voix ?? Où est ta condamnation ?? Réveillez-vous !!! » A la demande d’Israël, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité est prévue dimanche (22 heures, heure de Paris) ; Antonio Guterres a condamné « une grave escalade », selon le Monde.